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La forêt de Grimbosq

À 18 km au sud de Caen, sur la route de Flers, la forêt de Grimbosq est devenue un site incontournable pour les loisirs des Caennais.

Depuis des siècles, les balairiens, vachers, charbonniers, pelards, tuiliers, sabotiers, ... et bien sur bûcherons en ont fait un lieu d'intense activité, le bois étant la base de la société de l'époque que ce soit en tant que matériau ou source d'énergie. Actuellement, la production de bois n'est plus liée qu'à l'entretien de la forêt : acquise en 1972 par la Ville de Caen (par Franck Duncombe, l'adjoint au maire et membre du GONm), elle est toujours " envahie ", mais par des promeneurs, VTTistes, joggers, cueilleurs de champignons, enfants en classe verte ... mais aussi par des naturalistes. Même si la pression de fréquentation est importante les beaux jours de mai et juin, il y a de belles observations à faire.

La forêt de Grimbosq, qui n'est qu'un grand bois de 475 ha, s'étend sur un plateau schisteux (Phyllades de St Lô) au sol peu profond et acide, au bord du fleuve Orne. Les conditions ne sont donc pas favorables à une exploitation forestière intensive : le charbon de bois a été la principale production, épuisant le sol déjà pauvre. C'est pour cela aussi qu'elle est restée " semi-naturelle " : la flore est diversifiée et nous pouvons y trouver nombre de houx, fusain, pommier sauvage, néflier, bourdaine, ... Quant à la faune forestière, elle est obligée de se cantonner le plus souvent aux zones les moins fréquentées (la Flague et surtout Sainte-Anne) : chevreuils et sangliers y sont nombreux. La micro et macro faune est riche : beaucoup de variétés de longicornes, présence du calosome (Calosoma sicophanta) et du Cétoine doré (Cetonia aurata) , d'une mygale (Atypus affinis) ...

Les oiseaux sont assez bien représentés, même si ce n'est pas un site majeur. Le cortège classique des oiseaux forestiers est respecté : sittelle torchepot, pic épeiche, geai des chênes, fauvettes, pouillots, coucou gris, ... Quelques uns ressortent du lot commun : rossignol philomèle, loriot d'Europe, ... bonne densité de mésange à longue queue et de pic épeiche. Depuis deux ans, le pic noir y est entendu : un site a été détecté près du Chalet des Granges en 99 et 2000, un autre site (Motte d'Olivet) a été trouvé en 2000 : vu la taille de la " forêt ", il est difficile d'affirmer qu'il y a deux couples, mais ces deux sites semblent distincts (pas de loge trouvée). Malgré sa discrétion, la bécasse des bois est régulièrement observée dans le secteur de la Flague, au sud.

Les rapaces sont également présents : buse variable (au moins un couple nicheur près du grand arboretum, chouette hulotte. plutôt en lisière (Grimbosq et Mutrécy), chouette effraie et parfois l'épervier dans la vallée de l'Orne. De rares milans noir sont repérés au dessus de la forêt lors des migrations d'automne ; il y a quelques années (?), il m'a été raconté qu'un busard Saint-Martin avait niché dans une coupe (sans précision de lieu précis, ni date mais il " paraît " que des photos ont été prises) : ce n'est pas si étonnant alors que je constate une présence de plus en plus importante de busards dans la " plaine de Mutrécy " depuis quelques années.

Enfin, la présence de l'eau (un étang et la rivière Orne) apporte quelques originalités dans cette forêt : il n'est pas rare d'observer sur l'étang ... des goélands argentés, parfois des mouettes rieuses et même des grands cormorans ... en plus des canards colverts et sarcelles d'hiver. Sinon, en lisière à Sainte-Anne, au bord de l'Orne le martin pécheur est régulier et quelques fois, un chevalier guignette se fait entendre ...

Les trois zones d'observation intéressantes sont donc le grand arboretum et autour du Chalet des Granges près du pare animalier (buse, fauvettes sittelle, pic noir, ...), la Flague au sud (bécasse, ...) et le secteur de Sainte-Anne et les bords de l'Orne ... Une brochure " inventaire faunistique (partiel) de la forêt de Grimbosq " avec un plan est disponible sur demande (contre enveloppe timbrée).