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Sur le front du réchauffement climatique

Le réchauffement climatique en Normandie : mythe ou réalité ?
Les oiseaux en portent témoignage

À quelques semaines du sommet de Copenhague, il a semblé opportun au GONm (Groupe ornithologique normand) de faire part de ses observations car elles sont démonstratives.  Aussi, proposons-nous d’ici ce sommet quelques éclairages régionaux.

Nous commencerons par ce qui apparaît, rétrospectivement, comme étant le premier signe de ce réchauffement, en 1858, à Dieppe, à l’église Saint-Rémy. Cette année-là, une nouvelle espèce nicheuse normande y est découverte : le rougequeue noir. Aujourd’hui, il est répandu dans toute la région. Or, cet oiseau est originaire des montagnes sèches d’Europe du sud de l’Europe. Voilà qui nous paraît le premier indice normand d’une remontée des espèces méridionales.
À l’inverse, d’autres espèces, nordiques, pâtissent de ce réchauffement et fréquentent la Normandie de plus en plus rarement : c’est le cas de passereaux lapons et sibériens qui hivernent sur nos plages comme l’alouette hausse-col, la linotte à bec jaune ou le bruant des neiges.
Nous avons donc là deux exemples qui montrent que la situation normande est donc assez complexe : c’est ce que les études nationales et internationales montrent. Ainsi, on estime qu’il est possible de proposer un scénario pour environ la moitié des espèces. Pour les nicheurs, il semble que la majorité des espèces devraient progresser ; pour les hivernanats, c’est l’inverse.

Avec le réchauffement, qui ne se discute plus, certaines espèces méridionales remontent vers le nord ; d’autres plus nordiques reculent vers le nord.
Le nouvel atlas des oiseaux nicheurs de Normandie, que le GONm vient de faire paraître, présente la carte de répartition de chacune des espèces nicheuses de Normandie en ce début du 21ème siècle. La comparaison entre ce nouvel atlas et le précédent, que le GONm avait produit il y a 20 ans, est tout à fait éloquente : elle montre que 3 espèces à affinités nordiques ne nichent plus en Normandie, 5 autres ont considérablement décliné. Pendant ce temps, 3 espèces à affinités méridionales se sont implantées et 4 ont nettement progressé. En 20 ans, 15 espèces, soit presque 10 % des nicheurs normands, ont donc connu des changements considérables liés au réchauffement.
Une autre comparaison est possible, avec une étude britannique qui modélise la répartition prévisible des nicheurs européens en 2100 compte tenu d’un réchauffement « moyen » : 41 à 53 espèces nouvelles, actuellement méridionales, devraient s’implanter dans notre région et 39 disparaître reculant vers le nord.
Là et maintenant : voilà ce qui se passe sous nos yeux si nous voulons bien les ouvrir.

Pour en savoir plus, acheter l’atlas ou simplement contacter le GONm :
Groupe Ornithologique Normand 181 rue d'Auge 14000 Caen Cedex
Tél 02 31 43 52 53 /// http://www.gonm.org
 
Sur ce site, une rubrique : "Actualités du réchauffement climatique" vous en appendra plus au fur et à mesure que les observations de nos adhérents afflueront.

bruant des neiges (A. Chartier) : un hivernant nordique

sarcelle d’hiver (C. Gérard) : un nicheur en déclin qui va disparaître au cours du siècle