Fiche espèce : le gravelot à collier interrompu
Identification
Le gravelot à collier interrompu, Anarhynchus alexandrinus, est un petit limicole côtier, ca-ractérisé par un collier sombre interrompu sur la poitrine. Il se distingue des autres espèces de gravelots adultes par ce collier interrompu, ses pattes et son bec de couleur sombre. En plu-mage nuptial (d’avril à juillet) le mâle présente une calotte rousse soulignée de noir. La fe-melle, quant à elle, est plus terne (voir photos). En période postnuptiale, le mâle et la femelle sont difficilement distinguables. En début de période, il est toutefois possible de distinguer les jeunes des adultes : les premiers ont un plumage d’apparence écailleuse sur le dessus du fait de nettes franges chamois entourés d’une fine ligne noire sur ces plumes (Demongin, 2013).
Photos descriptives des caractéristiques physiques des différents stades de développements associés au gravelot à collier interrompu (a : femelle plumage nuptial, b : mâle plumage nuptial, c : nid à 3 œufs, d : poussin, e : juvénile, f : adulte postnuptial).
Reproduction
Pour pondre ses œufs, le gravelot choisit généralement un milieu sableux qui présente des cailloux ou des fragments de coquillages. En Normandie, il niche principalement sur les hauts de plage et, parfois, les milieux arrière-dunaires ou, encore, certains secteurs de haut-schorre. Dans une petite cuvette creusée par le mâle, la femelle dépose 1 à 2 pontes annuelles à même le sol, entre la mi-avril et juin. Chacune compte 3 œufs couvés conjointement pendant 3 à 4 semaines. Les poussins nidifuges quittent le nid quelques heures après l'éclosion et peuvent s'en éloigner de plusieurs kilomètres sous la vigilance de leurs parents. Les jeunes prennent leur envol au bout de 26 à 31 jours.
Il est considéré comme un indicateur écologique pour suivre les conséquences du réchauf-fement climatique : en effet, les couples nicheurs sont directement impactés par la modifica-tion de la nature des hauts de plages et par les submersions accrues dues aux tempêtes printa-nières (Debout, 2009).
Population
L’espèce est en déclin à l’échelle de l’Europe et considérée comme rare en France (moins de 10 % des effectifs européens). D’après les études menées par le GONm, la population ni-cheuse de Basse-Normandie représente environ 20 % de la population nationale en 2010-2011 (date du dernier recensement national).