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La plaine du Tôt et le fond de Nerval

La plaine si souvent décriée offre pourtant, a qui la fréquente, des espèces intéressantes et parfois de belles sur­prises. Ainsi, je vous conseille la découverte de la plaine du Tôt en pays de Caux, en périphérie de I'agglomération havraise La balade débute a proximité du château du Tôt qui est entoure d'une vaste cour masure. Ici, la présence de bétail, de vieux arbres et d'une végétation diversifiée attire de nombreux oiseaux. L'hiver, merle noir, grives mauvis et litorne abondent dans les pâturages alors que pinson des arbres, verdier et chardonneret profitent des faines et de graines entreposées dans les bâtiments agricoles. Une telle concentration de passereaux est une aubaine pour 1'epervier qui rode souvent dans les parages a cette époque de 1'annee. Le boisement du clos masure profite aux sittelle,  grimpereau des jardins, mésanges et pic vert. Les plus vieux arbres abritent, le jour, chouette hulotte et chouette chevêche cette dernière apparaissant en bonne santé en ces lieux.

En poursuivant le chemin, on délaisse hêtres et frênes pour un paysage ouvert de plaine. La culture est représentative de celles menées en pays de Caux a savoir, blé, lin, mais, betterave, colza ...

Les oiseaux sédentaires inféodés a ce milieu sont 1'alouette des champs, le pipit farlouse, le bruant proyer, le bruant jaune, la corneille noire, la perdrix grise, le pigeon ramier et le faucon crécerelle. Des la fin de 1'ete, après le départ récent de la caille des blés, des oiseaux en halte migratoire sont observables. Avec un peu de chance, vous croiserez le chemin du traquet motteux, de la cisticole des joncs et, exceptionnellement, celui du bruant des roseaux.

Octobre sera propice a la recherche de la mouette melanocéphale parmi mouettes rieuses, goélands cendres et bruns. Durant 1'automne, la formation d'une mare, lors d'abondantes précipita­tions, peut accueillir en petit nombre bécassine des marais, courlis cendre, voire chevalier gambette. En cette saison, la morne plaine est égayée par les linottes mélodieuses, bergeronnettes grises et de Yarrell. Concernant les rapaces, une buse variable ou une femelle de busard Saint-Martin survole parfois les immenses étendues de terre nue et, peut-être, surprendrez-vous le faucon pèlerin observe deux hivers consécutifs.

Pluvier dore et vanneau huppé, seuls limicoles présents 1'hiver, sont a chercher dans les herbages sommitaux vers Rolleville.

A 1'approche de ce village, le relief devient tourmente et vous découvrirez un bassin de rétention surmonte de versants abrupts. C'est ici, durant la deuxième moitie du mois de mars, qu'il est possible de rencontrer le merle a plastron vu en 1999. Le printemps marque le retour de la bergeronnette printanière et du faucon hobereau aux splendides couleurs.

L'intérêt de cette plaine réside en partie dans sa localisation au niveau d'un couloir migratoire apportant espèces migratrices en halte en plus de celles représentatives du milieu. Par conséquent, il arrive de la trouver désertique. Les plus persévérants iront alors au fond de Nerval en direction du Fontenay. Cet endroit, classe en ZPS (Zone de Protection Spéciale), constitue un bassin versant pour la Curande. Ses pentes boisées, abritant de nombreux passereaux, sont une incitation a 1'apprentissage des chants. Les espèces les plus notables suivant les saisons sont la tourterelle des bois, la fauvette grisette, la fauvette des jardins, le faucon hobereau, le bouvreuil pivoine, le roitelet triple ban­deau et la bécasse des bois.