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La plaine de Caen-Falaise

Milieu souvent boudé des ornilhologues, la plaine n'est pas sans attraits, que ce soit au plan avifaunistique ou même au plan paysager, voire plus largement naturaliste. Les mois d'été sont généralement peu mis à profit pour observer, alors que beaucoup d'oiseaux sont visibles et que bien des inconnues persistent sur la présence et la biologie de certaines espèces en fin de saison de reproduction (engoulevent, moyen-duc...).

La campagne de Caen et de Falaise, surtout occupée par des cultures (blé, orge, betterave, pois, et loin derrière colza, maïs, lin et quelques autres), bénéficie d'un climat relalivement sec. Elle est parsemée de quelques haies, de petits bois assez nombreux, de chemins agricoles bien entretenus et généralement carrossables (attention de ne pas barrer le chemin aux agriculteurs) et bien entendu de villages, entourés de vergers de pommiers souvent âgés. Une des espèces remarquables est sûrement l'oedicnème criard, qui habite les lieux avec deux noyaux de peuplement plus ou moins éloignés. II peut encore couver ou élever des jeunes à cette époque de l'année, et être observé dans les champs les plus nus et caillouteux. L'alouette des champs, le bruant proyer et la bergeronnette printaniére type (mais aussi flavéole) peuvent encore nicher à cette période, de même que la caille. Le faucon hobereau et le hibou moyen-duc sont à rechercher dans les lisières des bois, les jeunes étant souvent au nid en juillet, détectables par leurs cris. Et, quand apparaissent les premières bottes de paille dans les champs, celles-ci servent bien souvent de perchoirs aux rapaces, nocturnes et diurnes, qui régurgitent à leurs pieds de nombreuses pelotes de régurgitation (avis aux amateurs). 

Toujours au chapitre des rapaces, le busard Saint-Martin est facilement visible dans son vol d'exploration, et plus occasionnellemenl le busard cendré, voire des roseaux. Sinon, les premiers migrateurs peuvent être observés à partir du milieu de l'été : vanneau huppé, pluvier doré, faucon émerillon, traquet motteux, et même pluvier guignard si l'on a de la chance (à partir de la fin d'août).

Pour en revenir aux bois, ils sont habiltés, entre autres, par la tourterelle des bois, le rossignol philomèle, l'épervier d'Europe et la buse variable ; les petites zones bocagères le sont par la chouette chevêche et le bruant zizi. Le torcol trouve peut-être, au sud de la zone, dans l'Orne, un de ses derniers refuges normands. Si les lieux propices à l'observation sont innombrables, je vous propose trois secteurs, à parcourir à pied, en vélo ou en voiture, le télescope s'avérant là particulièrement utile. Le premier au sud-est entre Morteaux-Coulibeuf, Beaumais et les Grands Moutiers, le second plus au nord entre Ernes, Sassy et Maizières, et le troisième plus près de la route de Caen à Falaise entre Saint-Sylvain, Cauvicourt et Soignolles.