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Le Marais Vernier

Pour découvrir le Marais Vernier, le plus simple est d'emprunter, à partir de Pont-Audemer, la RN 182 (vers Tancarville) jusqu'à Sainte-Opportune-la-Mare. Parvenus à ce charmant petit village, on prend à gauche et l'on plonge vers le marais par une bucolique petite route boisée. Deux kilomètres à peine et, à l'orée du bois, on s'arrête pour découvrir le splendide panorama sur l'ensemble du marais et sur la Grand-Mare, vaste plan d'eau naturel. On est en lisière de l'arc boisé qui occupe tout le pourtour du site. Là, à mi-pente, au printemps, on entendra à coup sûr les mésanges charbonnières, bleues et nonnette, le coucou, la grive musicienne, le grimpereau des jardins, le pic épeiche, la sittelle le pouillot véloce, le pigeon ramier ... Avec un peu de chance, 11 est possible aussi de contacter le pic noir, le pigeon colombin, le pouillot fitis, le loriot. Dans les vergers en contrebas, nichent encore la chouette chevêche, le pic épeichette. SI l'on est courageux, on peut facilement descendre à pied jusqu'à la Grand-Mare par le GR 23 balisé. Les moins sportifs reprennent la route en voiture pour trois kilomètres.

À la Grand-Mare, l'escalade de l'observatoire s'impose, car en haut, une longue-vue installée à demeure attend les visiteurs et, franchement, cela vaut le coup d'œil par une belle aube de mal... ou un crépuscule de décembre.

En décembre, justement, la Grand-Mare accueille bon nombre de migrateurs. Avec un peu de veine, on aura là beaucoup de sarcelles d'hiver (jusqu'à 2 000), des canards colverts (jusqu'à 800), des souchets, des chipeaux, des siffleurs. On verra aussi des grands cormorans, des foulques, des hérons cendrés, parfois une grande aigrette, des oies cendrées, des grèbes huppés. Les cancannements, les cris, les appels sont incessants ; le spectacle réjouit à la fols l'œil et l'oreille. Les poules d'eau insouciantes picorent à vos pieds, le grognement du râle d'eau jaillit souvent de la roselière sur laquelle plane le busard des roseaux et file le martin-pêcheur. S'il fait très froid, et si vous êtes vraiment un sacré veinard, peut-être aurez-vous la chance de voir -cela arrive !- le majestueux pygargue à queue blanche ... Mais ne rêvez pas trop quand même !

Une fois descendus de votre observatoire, le tour complet du marais par la RD 103 s'Impose (25 km environ pour boucler le circuit entre coteau semé de vergers de pommiers et de chaumières à gauche et prairies coupées de fossés à droite). Le mieux, bien entendu, c'est de faire le circuit à vélo. Si vous préférez la voiture, conduisez lentement et ouvrez l'œil : quelques cigognes blanches peuvent arpenter les pâtures (l'espèce est ici nlcheuse). Vous verrez peut-être aussi le chevalier culblanc, l'aigrette garzette, le courlis cendré. En mai, arrêtez-vous et écoutez... La locustelle tachetée, le phragmite des joncs, la rousserolle effarvatte , le bruant des roseaux devraient vous faire signe...

Après la traversée du village du Marais-Vernier, vous bifurquez vers Quillebeuf. Au lieu-dit " la Ferme du milieu ", prenez à gauche une petite route rectiligne qui mène en trois km au port de Tancarville. À l'automne, les aubépines qui la bordent sont couvertes de cenelles qui font le régal des grives mauvis et lit ornes. Avant le port, prenez à droite une voie parallèle à l'autoroute. La zone humide située sur votre gauche est bien intéressante : c'est une roselière - saulaie d'une trentaine de mètres de largeur qui abrite rossignols, bouscarles, tourterelles de bois, fauvettes à tête noire, fauvettes grisettes...

Au bout de cette petite route, vous êtes à Saint-Aubin. C'est non loin de là que le très rare élanion blanc avait été observé voici quelques années. Reprenez à droite pour le retour vers la Grand-Mare: la boucle est bouclée. Sur le parking, tendez une dernière fois l'oreille : vous entendrez peut-être en novembre le caractéristique râclement métallique de la bécassine des marais en guise d'au-revoir.