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Les valleuses du Pays de Caux

Le littoral cauchois est caractérisé par plus de 130 km de falaises de craie d'une hauteur moyenne de 100 mètres. Tout au long de son linéaire, de petites vallées côtières asséchées débouchent a mi-hauteur des parois abruptes en leur donnant un aspect découpé : les val­leuses. Celles-ci présentent l'intérêt, pour les plus petites d'entre elles, de ne pas avoir trop souffert de 1'urbanisation galopante. Elles ont conserve un caractère sauvage et offrent de multiples habitats, disposes en mosaïque, utilises par diverses passereaux tout au long de 1'annee.

En hiver, d'importantes troupes de pinsons des arbres parmi lesquelles se mélangent le bruant jaune , le pinson du nord, le moineau friquet, le bruant proyer et la linotte mélodieuse stationnent dans les lambeaux de fruticaie a proximité des zones d'affouragement du bétail. De petits groupes d'alouette lulu passent 1'hiver dans les chaumes de fond de vallon. Au débouché des valleuses ou sur la plage, le pipit maritime est abondant. II est parfois accompagne du bruant des neiges ou de l'alouette haussecol.

Au debut du printemps, les val­leuses deviennent des zones de repos pour les passereaux en migration. C'est pendant la première quinzaine d'avril que l’on aura le plus de chance d'observer les petites bandes de merle a plastron. Très fidèle a ses sites de stationnement migratoire, cet oiseau se laisse observer tous les ans, a la même date, sur les mêmes coins de pelouses pâturée par les lapins, en lisière de gros ronciers.

À la même époque, on aura la possibilité de voir le traquet motteux, le rougequeue a front blanc ou le gobe mouche noir. Les dernières bandes de bergeronnette de Yarrell s'attardent dans les prairies, piétinant autour des vaches normandes a la recherche de divers invertébrés.

Chez les nicheurs, on citera parmi les plus remarquables : le loriot d'Europe et le pouillot siffleur dans les boisements, la fauvette babillarde et le pipit des arbres dans la lande arbustive, la fauvette pitchou et 1'hypolais poly-glotte dans les landes littorales et enfin la locustelle tacheté e et le pipit farlouse dans les pelouses de flancs de val­leuses non pâturées.

A 1'automne, les valleuses devien­nent le théâtre du passage de diverses espèces en migration post-nuptiale, certaines communes comme le tarin des aulnes, le chardonneret, les roitelets ; d'autres beaucoup plus rares comme le grosbec casse-noyaux, le faucon émerillon voire accidentelles comme le pouillot à grands sourcils ou le pipit de Richard.

Vous l'avez compris, les valleuses du littoral cauchois présentent divers intérets pour certains oiseaux qu'ils soient nicheurs, migrateurs ou hiver-nants. N'hésitez pas a partir a leur découverte, certaines restent peu fréquentées, et elles vous surprendront par leur attrait ornithologique et paysager.

Quelques communes d'accès : Cauville sur mer, La Poterie Cap d'Antifer (valleuse du Fouquet), Le Tilleul (valleuse d'Antifer), Benouville (valleuse d'Etigue), St Leonard (valleuse de Grainval), Senneville sur Fécamp (valleuse de la mer), Eletot, Les Grandes Dalles, etc.