Les hérons pris en considération par cette enquête sont deux espèces d’ardéidés coloniaux et arboricoles qui ne font partie de l’avifaune normande que depuis peu puisque la première donnée de présence hivernale d’une de ces espèces ne remonte qu’à 1989 : ce sont l’aigrette garzette et le héron garde-bœufs auxquels nous avons ajouté la grande aigrette, bien qu’en période internuptiale, elles soient moins grégaires que les deux autres espèces. Ces trois hérons sont désormais non seulement présents en Normandie en période internuptiale, mais ils sont aussi devenus des espèces nicheuses. Ces dortoirs souvent plurispécifiques peuvent rassembler, éventuellement, outre les trois espèces visées, le héron cendré, mais aussi des grands cormorans, la spatule blanche.
Compte tenu des estimations qui prennent en compte la couverture de l’enquête, on peut estimer que :
- la population hivernante d’aigrette garzette en Normandie augmente désormais lentement et les effectifs en décembre comptent au moins 1800 individus ;
- la population hivernante de grande aigrette est sans doute supérieure à 250 oiseaux, cette espèce ne se prêtant pas à un recensement aux dortoirs ;
- la population hivernante normande de héron garde-bœufs peut être estimée à environ 500 individus.
Gérard Debout