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BIROE (Wetlands International)

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Présentation

Le Bureau International de Recherches sur les Oiseaux d'Eau et les zones humides, depuis peu Wetlands International (WI), développe des programmes de suivi numérique des oiseaux d'eau, avec l'aide de nombreux ornithologues bénévoles. Créé en 1954 par le Conseil International pour la Protection des Oiseaux (CIPO), il regroupe 45 états et organise, chaque année, un décompte d'oiseaux d'eau à la mi-janvier, période la plus favorable. A cette époque de l'année, les populations d'oiseaux sont assez stables dans l'espace. La sélection naturelle et les prélèvements cynégétiques sont, pour l'essentiel déjà réalisés et les effectifs comptés représentent les futurs nicheurs. On dispose ainsi de données chiffrées sur la distribution géographique et numérique et sur les tendances évolutives des populations. II est alors possible d'argumenter sur la gestion et la protection des espèces et de leurs milieux.

Les principaux objectifs de W. I. (ex-BIROE) sont de :

  • coordonner les inventaires régionaux, les protocoles de suivi et d'évaluation ;
  • développer et harmoniser les banques de données relatives aux oiseaux d'eau et aux zones humides ;
  • revoir les priorités de conservation, initier des projets de protection des espèces menacées, de gestion rationnelle des zones humides et des oiseaux d'eau ;
  • promouvoir et apporter une assistance technique aux conventions internationales de Ramsar et de Bonn ;
  • diffuser les connaissances à travers des publications et des conférences pour la vulgarisation des résultats des comptages ;
  • former, pour certains pays, de nombreux observateurs non rodés aux techniques de comptage aérien. 

L'activité scientifique est développée à travers 23 groupes de recherche animés par des scientifiques internationaux, des spécialistes des anciens groupes du BIROE. Chaque année, le bilan des dénombrements de canards et de limicoles est publié.

Un comité permanent composé de 8 membres désignés par le comité exécutif s'occupe de l'administration. II comprend des délégués nationaux des états membres. La création de W. I. est officielle depuis octobre 1995. Il résulte de la fusion de trois organismes internationaux : 

  • I. W. R. B. : bureau international de recherches sur les oiseaux d'eau et les zones humides ; 
  • A. W. B. : bureau asiatique pour les zones humides 
  • et W. A. : zones humides pour les Amériques. 

W. I., organisation non gouvernementale, est structuré en grandes régions : la France est dans la région "Afrique - Europe - Moyen-Orient" qui représente un grand ensemble fonctionnel, des zones de reproduction de l'arctique aux quartiers d'hiver sub-sahéliens.

Le siège de W. I. se trouve aux Pays-Bas : Wetlands International PO Box, 7002 6700 CA Wageningen.

Pourquoi recenser les oiseaux d'eau en janvier ?

Rappelons que c'est grâce à ces données qu'en France l'essentiel des réserves de chasse sur le domaine public maritime ou fluvial a pu être créé là où stationnent effectivement les oiseaux. C'est aussi grâce à elles que la liste des espèces protégées a pu être améliorée. Le succès que les enquêtes connaissent chaque année en France traduit la motivation des ornithologues et de leurs associations, et leur détermination, sachant que l'acquis scientifique et l'amélioration des connaissances contribuent, malgré les obstacles et les difficultés, à une meilleure protection des habitats et des espèces.

La nouvelle fiche de recensement utilisée apporte une aide précieuse aux ornithologues pour compter les oiseaux d'eau. Elle permet une approche globale et numérique. Toutes les données concernant les cygnes et les oies, les canards et les foulques, les limicoles et les autres espèces sont saisies. Certaines espèces (cormorans et laridés) nécessitent une méthodologie de dénombrement adaptée (au pré-dortoir ou au dortoir). 

  • Groupe cygnes et oies : sur les sites traditionnels français, les oies grises font l'objet d'un comptage mensuel, d'octobre à mars. Le retard dans la transmission des données décale la mise en forme du bilan annuel.
  • Groupe bernaches : en France, les bernaches sont l'objet d'un suivi mensuel d'octobre à mars.
  • Groupe canards et foulques : le recensement des canards a lieu au mois de janvier. Les sites Ramsar et les zones de protection spéciale sont suivis mensuellement sur l'année ou sur plusieurs mois. Les données saisies servent de support technique pour les conventions.
  • Groupe canards marins : un dénombrement aérien permet de recenser les concentrations de macreuses situées au large dans des secteurs invisibles de la côte, sur le littoral Manche-Atlantique. Ces opérations complètent les dénombrements terrestres des canards marins proches du rivage (3 ou 4 km selon les points d'observation).
  • Groupe limicoles : comptage à la mi-janvier. Un bilan annuel français est rédigé. Les limicoles continentaux (vanneau, pluvier doré) sont dénombrés, de façon partielle la plupart du temps.

De nouveaux groupes de recherche devraient se développer.

L'inventaire des sites fonctionnels et des sites élémentaires est clos. Une réactualisation est prévue tous les 5 ans. En Normandie, plus de 80 observateurs notent chaque année à la mi-janvier et dans les 5 départements, les concentrations d'oiseaux sur des sites de taille très variable. Les plans d'eau, les vallées, les côtes où se trouvent les principaux sites, sont recensés.

On commence à connaître les grands secteurs d'hivernage et les espèces qui y sont inféodées : la baie du Mont-Saint-Michel accueille une grande partie des tadornes de Belon et des bernaches cravants, la boucle de Poses-Val de Reuil, les fuligules milouins et morillons. Le littoral du Calvados abrite une population hivernante de harle huppé, tandis que les macreuses fréquentent la baie du Mont-Saint-Michel, l'estuaire de la Seine et le littoral augeron. En hivernage, l'huîtrier-pie, le bécasseau variable, le courlis cendré sont présents en nombre dans les baies normandes.

Malgré les contraintes locales, notamment en bord de mer où l'heure et le coefficient de marée sont déterminants, et les aléas météorologiques (pluie, brouillard, tempête), un recensement représentatif des stationnements est obtenu. Des analyses de tendance peuvent être effectuées sur le long terme. Le suivi des populations d'oiseaux d'eau hivernant en Normandie nécessite la présence d'ornithologues bénévoles motivés. La connaissance et la protection des milieux et des espèces en dépendent.