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10/02/2025 21h42

Synthèse de l’étude géomorphologique du massif dunaire de Vauville à Héauville 2021 - 2024

Classée depuis 1976, la réserve naturelle nationale de la mare de Vauville se situe à l’extrême nord-ouest du Cotentin, au sein du site Natura 2000  du « massif dunaire de Héauville à Vauville » qui couvre près de 700 hectares. La réserve naturelle constitue un site naturel et paysager exceptionnel et se distingue du reste du massif dunaire par sa grande mare d’eau douce de près de 9 hectares, accueillant 12 des 18 espèces d’amphibiens normandes, dont le triton crêté, espèce inscrite à l’annexe II de la Directive Européenne Habitat Faune Flore et classée comme vulnérable sur la liste rouge normande. En outre, la mare de Vauville présente donc un intérêt régional et national en termes de conservation des populations d’amphibiens.


Depuis 2019, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) Normand travaille sur le changement climatique et ses conséquences à l’échelle régionale : recul du trait de côte, augmentation des phénomènes de submersion, de la fréquence des aléas climatiques (périodes de pluies et de sécheresse plus intenses et plus longues) ou encore la progression du biseau salé dans les nappes. Le dernier rapport du GIEC normand fait état d’une hausse du niveau marin d’environ 3 mm/an et d’une élévation de 20 cm au cours du siècle.
Face au recul inexorable du littoral sous les effets conjugués de l'érosion et du changement climatique, le cinquième plan de gestion (2018-2027) de la réserve naturelle oriente les réflexions vers l’anticipation et l’adaptation des actions de gestion face aux conséquences du changement climatique et à une inévitable intrusion d’eau de mer dans les années à venir, menaçant la pérennité de la mare d’eau douce, de la roselière et particulièrement de la diversité d’amphibiens qui s’y reproduisent.

En 2021, afin d’anticiper au plus vite ces effets et ainsi mieux adapter les mesures de gestion au repli des espèces et aux changements à venir, , le Groupe ornithologique normand (GONm), gestionnaire de la réserve naturelle, a engagé le Laboratoire de Géographie Physique (LGP) : environnements quaternaires et actuels (UMR 8591 CNRS), afin d’effectuer une étude géomorphologique de l’ensemble du massif dunaire.

Localisé particulièrement au sud de la réserve naturelle, ce programme de recherche avait d’une part pour objectif de compléter les connaissances déjà acquises sur la structure du massif dunaire, afin notamment de mieux comprendre la composition du massif dunaire et la relation entre les sables et les formations sous-jacentes. D’autre part, ce programme visait à l’identification des nappes souterraines, au niveau d’une zone déprimée où s’observent de nombreuses zones humides qui pourraient être liées à la présence d’une nappe d’eau peu profonde, contenue dans des sables peu épais et reposant sur un substrat peu imperméable.
Pour ce faire plusieurs techniques d’exploration géophysique ont été déployées, basée à la fois sur des mesures de résistivité du sous-sol (ERT), mais également sur des prospections géoradar.
En parallèle, dans le cadre d’un stage de Master, une cartographie géomorphologique (formations et modelés) de l’ensemble du massif dunaire, de l’érosion, des formes d’érosion et des grandes unités écologiques (dune mobile, fixée…), ainsi qu’une étude géo-historique et diachronique de l’érosion (recul du trait de côte et érosion dunaire), de la végétation et de l’occupation/usage du massif dunaire ont été réalisées.
En 2024, de nouvelles prospections ont été réalisées par la plateforme D2T (Drone, Terrain, Télédétection) de l’UMR Littoral – Environnement – Télédétection – Géomatique de l’Université de Rennes  spécialisée dans l’acquisition de données par drones équipés de différents capteurs (RGB, multispectrales, thermiques et Lidar), afin notamment d’envisager la détection des zones humides internes au massif dunaire, la caractérisation des formations végétales et le suivi morphologique à moyen et long terme (érosion, accrétion).

L’étude géomorphologique souligne l’érosion du trait de côte, dont le recul est estimé à une dizaine de mètres au cours des cent dernières années, menaçant à terme les milieux humides dunaires les plus proches du littoral et particulièrement la faune et la flore qui confèrent à la réserve naturelle de la mare de Vauville son caractère unique et remarquable.

L’analyse des formes d’érosion montre l’importance des usages anthropiques sur la morphologie actuelle du massif dunaire.
Tout comme observé lors de la mise à jour de la cartographie des végétations de la réserve naturelle en 2023, l’étude diachronique et les comparaisons de photographies aériennes prises au cours du siècle, mettent en évidence une stabilisation du massif dunaire, une fermeture et une banalisation des milieux. Sur la base de ces informations, une réflexion sera engagée afin de redynamiser la dune et pérenniser les milieux dunaires à forte valeur patrimoniale.

Cette étude met également en évidence la présence de deux cordons dunaires mobiles parallèles au trait de côte. En effet, le plus proche de l’estran semble correspondre à la dune blanche bordière. Au contraire, le second ne ressemble pas aux autres modèles dunaires et semble correspondre à plusieurs dunes accumulées, semi-fixées, pouvant dater de la transgression flandrienne (remontée du niveau de la mer d'environ 100 m survenu au Pléistocène, soit entre -20 000 et -10 000 ans). Afin de connaître l’origine exacte de cette succession de cordons dunaires mobiles, de nouvelles investigations pourraient être menées, notamment à travers la datation des dunes et des analyses granulométriques et géochimiques sur les sédiments profonds, afin d’affiner les connaissances sur la chronologie de formation du massif dunaire.

L’analyse du réseau hydrologique à travers la cartographie des mares souligne l’importance des zones humides interdunaires et une répartition inégale des mares. Cela permet d’identifier à la fois un potentiel très intéressant de zones humides interdunaires dans un contexte où la menace qui pèse sur celles les plus proches du trait de côte va grandissante, mais souligne également un fonctionnement complexe. Les mesures géophysiques ont montré la présence de sable saturé en eau douce, particulièrement sur les secteurs de dune fixées, en arrière des cordons de dune blanche.
La compilation sous SIG des données qui concernent les dépressions humides (altitude, profondeur…) et des données récoltées à l’aide des sondages et par drone pourraient apporter des informations supplémentaires quant au fonctionnement hydrologique du massif et aux connexions possibles entre certaines mares dépendantes des mêmes nappes qui est un enjeu pour la politique de conservation des espèces inféodées aux zones humides.

L’ensemble des données obtenues va permettre d’alimenter la réflexion sur les mesures de gestion à mettre en place afin de densifier le réseau de mares en limite sud de la réserve et ainsi assurer la connexion des milieux humides et des espèces qui en dépendent avec les mares situées sur la commune de Biville, particulièrement pressantes au regard des menaces d’intrusion marine.

Enfin, les données obtenues au cours des sondages par drone mettent en évidence un manque de connexion entre les mares de la réserve et les mares de Biville pouvant exercer une influence sur les populations d’amphibiens et notamment en limitant leur capacité à coloniser les sites aquatiques plus au sud du massif dunaire. La densité des points d’eau est un facteur jouant un rôle important sur la répartition des tritons crêtés (Jacob et Denoël, 2007), pouvant expliquer l’absence de cette espèce sur les autres mares du massif dunaires. En effet, à l’exception d’une mare creusée en 2015 sur l’ancien terrain militaire de Vasteville, le triton crêté n’a pas été observé ailleurs que sur la réserve naturelle.

Du fait de sa mobilité réduite, (points d’eau distants de quelques centaines de mètres), le triton crêté est une espèce particulièrement sensible à la fragmentation des habitats. La création de nouveaux sites aquatiques pourrait donc être envisagée afin notamment de permettre aux espèces à faible mobilité de coloniser ces nouveaux espaces et ainsi mieux adapter les mesures de gestion au repli des espèces aquatiques en cas d’intrusion marine au sein de la réserve naturelle.

Synthèse étude géomorpho 2021-2024-VF.pdf

 

09/01/2025 12h36

Les oiseaux nicheurs des haies en Normandie

Les oiseaux nicheurs des haies en Normandie - Bruno Chevalier - Octobre 2023

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15/07/2024 15h43

Bilan 2024 WETLANDS INTERNATIONAL

OISEAUX D’EAU EN JANVIER

Nous avons recensé 316 718 oiseaux en janvier 2024, contre 380 560 en janvier 2023, quand la moyenne de ces dix dernières années est de 336 602 oiseaux.
En lien avec la dynamique propre à chaque espèce et la bonne couverture dont bénéficie cette enquête, onze d’entre-elles (10 % de la cohorte) ont établi un nouveau record historique : le héron bihoreau (9), l’ouette d’Égypte (10), la sarcelle d’hiver (18 553), le canard souchet (9 219), le canard mandarin (4), la sarcelle tachetée (2), la nette rousse (70), le fuligule à tête noire (2), le milan royal (4), la mouette mélanocéphale (2 272) et le pingouin torda (3 930).
Sachez également que nous étions plus de 100 en janvier pour couvrir cette enquête, dont un quart de professionnels. Nous avons parcouru plus de 10 000 km et consacré 600 h de notre temps à ces recensements, soit une valorisation du bénévolat estimée à 25 000 €.

WI2024.pdf

11/08/2023 14h53

Bilan Wetlands International "Oiseaux d'eau en janvier" 2023

Bilan réalisé par Bruno Chevalier : WI2023.pdf

11/08/2022 14h50

Bilan Wetlands International "Oiseaux d'eau en janvier" 2022

Bilan réalisé par Bruno Chevalier : WI2022.pdf

18/07/2022 17h14

Bilan Wetlands International « Oiseaux d'eau en janvier » 2022

WI2022.pdf

20/04/2022 15h44

Stratégie régionale d’action : limicoles nicheurs des hauts de plage

Protégeons réellement les gravelots sur les rivages !

Après 3 Plans Régionaux d’Action avec, entre autres, un colloque international consacré au gravelot à collier interrompu organisé à Caen en 2012, le GONm assure désormais la coordination générale (récolte de l’ensemble des données d’observation, harmonisation des protocoles, etc.) et le suivi de l’ensemble du projet, élargi à double titre, puisqu’il s’étend à la  Normandie et aux Hauts-de-France et qu’il concerne quatre espèces : grand gravelot, petit gravelot, gravelot à collier interrompu et huîtrier-pie.


Deux grands axes et 5 actions sont déclinés :

  1. Axe 1 : Études visant à l’amélioration des connaissances des espèces
    • Action 1 : Recensement des populations nicheuses
    • Action 2 : Évaluation du succès de la reproduction
    • Action 3 : Phénologie des rassemblements postnuptiaux
  2. Axe 2 : Actions de communication et de protection des sites de reproduction
    • Action 1 : Mise en place de systèmes de protection
    • Action 2 : Information et sensibilisation aux enjeux liés au gravelot

Pour participer (recensements, protection des sites, …), il faut contacter le GONm, seul acteur en Normandie en s’adressant à Eva POTET <eva.potet@gonm.org>


Et, bien sûr, faire attention à ces oiseaux qui nichent en haut de plage et, surtout, ne ramasser aucun déchet d’avril à juillet inclus : vous pouvez détruire les nids sans même vous en rendre compte !

 

21/03/2022 11h38

Enquête LANDES

25 ans après la première enquête "Landes", nous vous proposons ce printemps une nouvelle étude sur les landes pour mieux connaître l'évolution de l'avifaune de ces milieux typiques des paysage du massif armoricain.

La formation originelle de la lande atlantique provient principalement de l'agriculture traditionnelle (fauche et pâture) qui a participé au maintien d'un écosystème dans lequel la succession végétale s'est arrêtée. Terrains incultes, couverts de végétaux à faible valeur agronomique, ces espaces naturels sont parmi ceux où la valeur patrimoniale est la plus élevée. Les pratiques extensives sont essentielles à la conservation et à la présence de l'avifaune typique de ces milieux ouverts dont les espèces emblématiques sont : la fauvette pitchou, l'engoulevent d'Europe, le tarier pâtre, le busard saint-martin, la locustelle tachetée, le bruant jaune, l'hypolaïs, la tourterelle des bois, la fauvette grisette, etc.

Les milieux concernés par cette enquête sont les landes faiblement boisées, à ajoncs, bruyères et fougères-aigles.

Période de prospection : 2 à 3 passages pas site, une visite entre fin mars et fin avril et une visite entre mi-mai et juin, la troisième visite peut se faire entre fin mars et fin juillet.

Modalités : il s'agit de dresser la liste des espèces présentes en repérant les espèces caractéristiques comme la fauvette pitchou. Des sorties nocturnes pourront être réalisées pour estimer le nombre d'engoulevent d'europe (lors de soirées « chaudes » sans vent, en juin). Des points d’écoute pourront être réalisés pour ceux qui le souhaitent.

Les milieux concernée :

  • Calvados : Bures-les-Monts, Colleville-sur-mer, Jurques, La Hoguette, st Honorine-des-Pertes, Port-en-Bessin, Commes, St Pierre du Mont, Bonneville-la-Louvet.
  • Orne : Lonlay-l'Abbaye, La Bellière, Fleuré, Francheville, Rouperroux, Silly-en-Gouffern.
  • Eure : Courcelles-sur-Seine.
  • Seine-Maritime : Anneville-Ambourville, falaise du Havre à Tancarville et du Cap de la Hève à Vaucottes, Fécamp à St Valéry-en-Caux.
  • Manche : Barenton, Rancoudray, Gathemo, Ducey, Chausey, Granville, Carolles, Champeaux, St Pair, Lessay, Doville, Besneville, Surville, Millières, Lithaire, Varenguebec,  Le plessis-Lastelle, Saint-Jores, Gorges, Montebourg, Bricquebec, La Pernelle, Tourlaville, Carneville, Fermanville et les Landes de la Hague (héauville, biville, vauville, digulleville, jobourg, Omonville la P, Omonville la R, Flamanville, Ste Croix H, Herqueville, Auderville, Beaumont)

Les adhérents souhaitant participer à cette enquête sont priés de me contacter par mail dès que possible. Ils recevront une fiche des espèces et des conseils de méthode.

    Jocelyn Desmares
    06 38 56 81 70  
    jodesmares@laposte.net

11/02/2022 16h45

Nouvel Atlas des Oiseaux de Normandie

Vous pouvez à présent vous procurer "le Nouvel atlas des oiseaux de Normandie" :

  • en ligne !
  • en librairie
  • mais également directement au local du GONm, 181 rue d'Auge à Caen !

Enquête oiseaux échoués 2022

Depuis 1972, le dernier week-end de février, nous procédons à un recensement des oiseaux échoués sur les plages.

Les 26 & 27 février 2022, nous vous invitons à participer à cette enquête en parcourant le haut des plages à la recherche des oiseaux échoués.

Dans ce cas, merci de contacter nos coordonnateurs départementaux qui organiseront les prospections :

 

Depuis 2013, le GONm, en collaboration avec l’Office Français pour la Biodiversité, met en œuvre une enquête permettant de d’établir des indicateurs de l’état des mers et en particulier les indicateurs Fulmar-litter et Oiled-guillemots.

Il s’agit de ramasser les cadavres de fulmar boréal et de guillemot de Troïl découverts morts sur les plages afin de rechercher la présence de plastiques dans les estomacs des premiers et des traces externes et internes d’hydrocarbures sur les seconds.

Les 26 & 27 février prochains, mais aussi à tout moment de l’année, nous vous invitons donc à rechercher et collecter tous les cadavres de fulmar et guillemot que vous pourrez trouver en prenant toutefois le soin de porter des gants. Pour cela, avec la technique « crottes de chien sur le trottoir » (!), mettre le cadavre dans un sac plastique fermé hermétiquement lui-même placé dans un second sac, et noter le lieu et la date de collecte ! Des congélateurs de stockage sont disponibles à Caen au GONm, au SMEL à Blainville-sur-Mer mais également chez certains adhérents du GONm (nous contacter pour avoir les coordonnées).

Merci d’avance pour votre participation !

 

 

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