La Saint-Michel à Carolles. 18ème week-end des oiseaux migrateurs de la Saint-Michel, les 28 et 29 septembre 2019
Contrairement à l’an passé, il y a eu beaucoup de vent et la migration visible au Cap de Carolles a été réduite. Nous avons eu un certain nombre de pipits farlouses qui aimaient mieux passer à l’intérieur des terres, quelques tarins des aulnes et becs croisés des sapins, des bergeronnettes et, irrégulièrement dans la matinée un passage d’hirondelles de cheminée. Le faucon pèlerin, l’épervier, le faucon crécerelle sont passés en solitaire, un faucon hobereau a été vu trois fois dans la matinée (un seul ou plusieurs en passage, ce fut difficile à déterminer), un pic noir est également passé en direction du sud.
Côté mer, le vent fort nous a empêché d’observer commodément les milliers de macreuses noires (25 000 vues les jours précédents), quelques-unes seulement ont été aperçues ainsi que brièvement un phoque. De même, un seul puffin des Baléares a été observé alors que plus de 1 000 sont présents.
Samedi matin, plus de 50 observateurs ont scruté le ciel et ont échangé à l’abri du vent derrière une haie où accenteur, fauvette à tête noire et même pitchou nous adressaient leurs cris.
À 11h30, l’apéritif offert par le GONm a pu être installé à l’intérieur de la salle de l’amitié. Fabrice, Maude, Karl et Anne et Claire ont participé à l’approvisionnement du buffet. M. Sevin, maire de Carolles, et Mme Amaury, adjointe, ont partagé ce moment avec plus de 60 personnes et nous ont assuré encore de leur soutien, ce dont nous les remercions.
Après le pique-nique, les deux conférences prévues se sont déroulées devant une soixantaine d’auditeurs.
Nicolas Courbin, chercheur au CNRS à Montpellier, a exposé les résultats de l’étude de l’écologie spatiale des cormorans huppés de Chausey et de Saint-Marcouf, étude que le GONm avait commandée au CNRS en 2018. Il a décrit l’activité des oiseaux pendant la journée en période d’élevage des jeunes. Les zones de nourrissage et les voyages alimentaires ont été caractérisés. Là encore l’intérêt des réserves du GONm n’est plus à démontrer, elles permettent au GONm de susciter des études scientifiques de haut niveau.
Claire Debout, ensuite, a présenté l’utilisation des données de l’enquête Tendances pour les deux sessions automnales d’août jusqu’en novembre, afin de savoir si cette enquête permettait de détecter un passage migratoire. C’est effectivement le cas comme le montre les exemples concrets d’espèces communes présentés, montrant ainsi le sérieux et l’importance des études scientifiques que le GONm réalise avec les données de ses adhérents bénévoles.
J’espère que ce florilège de résultats et d’actions menées par des bénévoles et des salariés du GONm a mis l’eau à la bouche de certains d ’entre vous et vous donne l’envie de participer : le GONm a de plus en plus besoin d’adhérents actifs et désireux de participer concrètement aux études. C’est aussi à cela que sert cette rencontre de Carolles.
Deux magnifiques expositions ont été installées dans les cimaises :
Jean-Noël Crocq nous a offert de magnifiques photos très graphiques des oiseaux des marais, illustrant précisément le marais de Blonville-sur-Mer (Calvados).
Maude Silly est revenue de son voyage en Antarctique avec des photos superbes de ces contrées lointaines et a exposé en plus des portraits d’oiseaux (pastels et aquarelles pour illustration de livres). Nous remercions vivement ces deux artistes.
En fin d’après-midi, sous un beau ciel d’éclaircie, les observations menées à l’embouchure du Thar ont permis de recenser de nombreuses sternes caugek, des sternes pierregarins, une guifette noire mais aussi plein de mouettes mélanocéphales, bien d’autres laridés et des limicoles.
Dimanche matin, quelques averses ont contraint les 4 observateurs à se réfugier dans la Cabane Vauban : malgré cela, ils ont dénombré entre autres 666 farlouses. Pendant ce temps, cinq autres personnes sont allées admirer la mer montante (fort coefficient de marée) au Grouin du sud : de très nombreux tadornes de Belon, déjà revenus de la mer des Wadden et prêts à hiverner en Baie nous ont ravi par leurs passages liés à la marée ; aigrettes et autres hérons blancs et aussi trois spatules ont été observés. Une halte à Genêts nous a permis d’observer plus de 1000 barges à queue noires au reposoir sur les bâches en plastique du lagunage. Deux chevaliers cul-blanc, des foulques complétaient ce tableau remarquable ainsi qu’une bouscarle et une rousserolle effarvatte tardive.
Nous savons que vous avez été satisfaits du programme du week-end et les petites averses n’ont pas rebuté les observateurs. Nous espérons un pareil succès l’année prochaine pour la 19ème édition du week-end de l’oiseau migrateur.
Un grand merci à Rosemary Chas, Fabrice Cochard, Xavier Corteel, Gérard et Claire Debout, Bernadette Miroudot, Maude Silly, Jean-Noël Crocq et bien d’autres pour l’installation et le rangement de la salle de l’Amitié.
Claire Debout