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30/01/2025 11h43

Liste rouge des oiseaux nicheurs de Normandie 2024

Le GONm tient à attirer l’attention sur le fait que la liste rouge est un outil qui reflète une partie seulement des enjeux des oiseaux nicheurs en Normandie et que si elle permet d’aider à la prise de décision, une analyse plus poussée des enjeux de chaque espèce reste nécessaire.

Le vendredi 13 décembre 2024, le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) a émis un avis favorable sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de Normandie. Ce travail initié en novembre 2023 a été réalisée par le Groupe Ornithologique Normand (GONm) à la demande de l’Agence Normande pour la Biodiversité et le Développement Durable (ANBDD) et la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL)de Normandie.
Cette liste rouge a été réalisée selon la méthodologie établie par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et validée par celle-ci. Elle est disponible sur leur site internet : https://uicn.fr/listes-rouges-regionales/. Cette méthodologie permet de classer des espèces dans 11 catégories selon leur risque de disparition dans la région.

Dans la liste rouge normande, les catégories EX, EW et NE n’ont pas été utilisées.

 

Quelques chiffres

Pour réaliser cette nouvelle liste rouge, il a fallu au GONm 8 mois de travail, 512 000 données transmises par de nombreuses structures partenaires, 1 réunion du comité d’experts et 2 atlas des oiseaux de Normandie (édition-2005 et édition 2022). Au total, sur les 205 espèces qui nichent en Normandie, 176 espèces ont été évaluées car la méthodologie de l’UICN ne s’applique qu’aux espèces non introduites et aux nicheuses régulières. Les 29 autres espèces (9 introduites et 20 nicheuses occasionnelles) sont donc classées en non applicables (NA).
Il en résulte que 8 espèces sont considérées comme éteintes régionalement (RE), 24 sont en danger critique (CR), 20 sont en danger (EN) et 25 sont vulnérables (VU), ce qui signifie que 39 % des espèces nicheuses en Normandie sont menacées d’extinction en Normandie. Il faut ajouter 7 % d’espèces quasi-menacées (12 NT).
Pour les autres, 85 espèces sont classées en préoccupation mineure (LC) et 2 espèces en données insuffisantes (DD).
Pour plus d’informations : https://www.anbdd.fr/publication/liste-rouge-des-oiseaux-nicheurs-de-normandie/

 

Un travail collectif

La liste rouge des oiseaux nicheurs de Normandie est un travail important qui ne peut pas être réalisé seul. Le GONm tient donc à remercier les nombreuses structures qui ont transmis leurs données lors de l’appel à contribution de l’ANBDD en 2023, les personnes ayant accepté d’intégrer le comité d’experts, mais aussi et surtout son réseau de bénévoles.
En effet, ce projet n’aurait pas été possible sans l’implication des bénévoles du GONm lors de l’élaboration des atlas des oiseaux de Normandie qui sont des sources d’informations essentielles sur l’évolution de l’état des populations d’oiseaux nicheurs en Normandie.
Au-delà des atlas, l’investissement des bénévoles permet d’assurer un suivi continu de nombreuses espèces en Normandie : les oiseaux communs avec l’enquête Tendances, les limicoles nicheurs des plages avec la Stratégie Régionale d’Actions en faveur des limicoles nicheurs des plages ou encore avec le suivi des oiseaux marins.
Néanmoins, il reste encore beaucoup d’espèces qui ne font pas l’objet d’un suivi continu suffisant pour statuer sur l’évolution de leur population. La mise en place de bases de données participatives communes, telles que Faune Normandie https://www.faune-normandie.org/, peut aider à pallier ce manque de données. Là encore, l’implication des réseaux de bénévoles est essentielle.


Précaution de lecture de la liste rouge

La liste rouge est un outil scientifique donnant un état des lieux sur les risques de disparition d’une espèce. Ce n’est ni un indicateur de rareté d’une espèce, ni une liste de priorités d’actions et ni une liste d’espèces protégées. Son utilisation et sa lecture ne doivent pas se suffire à elles-mêmes pour déterminer les enjeux associés à une espèce.
La méthodologie repose sur des critères chiffrés qui sont appliqués de manière indifférenciée à tous les taxons sans tenir compte des exigences de chaque espèce et sans tenir compte de son historique dans la région.

Exemple du Vanneau huppé

Le Vanneau huppé est classé dans la catégorie espèce quasi-menacée NT sur la base de son aire de répartition restreinte. Les effectifs de cette espèce sont actuellement estimés stables en se basant sur la période d’étude imposée par la méthodologie, soit 1997 à 2023 (27 ans). Cependant, la population du Vanneau huppé a subi un déclin de plus de 50 %en 10 ans à la fin des années 1980 jusqu’au début des années 1990.
Le fait que ce déclin ait été très fort et rapide montre à quel point le Vanneau huppé est une espèce vulnérable. En effet, il est dépendant des milieux humides, principalement les prairies pâturées puisqu’il exige une végétation basse assez tôt dans l’année (début avril) pour se reproduire. Ainsi les prairies de fauche ne lui conviennent pas. Or les prairies humides ont été et sont soumises à de fortes pressions, naturelles et anthropiques.
Le déclin dès la fin des années 1980 est principalement lié à un déclin de l’activité d’élevage au profit de la grande culture, ce qui a impliqué le retournement des prairies et le drainage des zones humides. L’effectif actuel se maintient grâce aux mesures de protection dans les marais qui empêchent le retournement des prairies et les pratiques de drainage. Néanmoins, l’abandon de l’élevage s’y fait sentir aussi avec une préférence pour la fauche des prairies au lieu de l’élevage. De plus, le changement climatique risque de provoquer ou amplifier l’assèchement de ces zones malgré les mesures de protection.
L’impact de ces menaces est difficilement quantifiable, il n’est donc pas possible de les prendre en compte dans le cadre de la Liste rouge qui nécessite des critères chiffrés. Pourtant, les experts impliqués dans le processus de concertation s’accordent pour dire que la catégorie en danger EN reflèterait mieux la situation réelle du Vanneau huppé.


Exemple du Milan noir – Les espèces occasionnelles NAb

Les espèces classées NA sont des espèces qui se reproduisent en Normandie mais qui n’ont pas été prises en compte dans le processus d’évaluation pour deux raisons. Soit il s’agit d’espèces introduites, notées NAa, non évaluées car la liste rouge porte uniquement sur les espèces indigènes d’une région, soit il s’agit d’espèces occasionnelles. Une espèce dite occasionnelle est une espèce qui se reproduit de façon irrégulière dans la région, soit une fois tous les 3 à 5 ans ou une espèce qui niche de façon régulière mais depuis moins de 5 ans dans la région. Elles sont notées NAb et le caractère récent ou irrégulier de leur reproduction ne permet pas d’appliquer les critères de la liste rouge.
Pour autant, cela ne signifie pas que l’espèce ne présente pas d’enjeu en Normandie ou qu’elle ne nécessite pas de protection. C’est le cas par exemple du Milan noir, classé en NA dans la Liste rouge des oiseaux nicheurs de Normandie puisqu’il ne se reproduit de façon régulière en Normandie que depuis 2020. Il s’agit cependant d’une espèce protégée (arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés en France) et il est inscrit à l’annexe I de la directive Oiseaux de l’Union européenne. Il doit donc impérativement être pris en compte dans tout document de gestion ou projet d’aménagement concernant les secteurs où il niche en Normandie.

Clémentine BELY

 

Document à télécharger

23/01/2025 17h47

Réseau des Réserves de Normandie 2024

RRN N° 15 – 2024
Des espaces protégés pour les oiseaux, la faune et la flore.
Septembre 2023 à août 2024.

02/12/2024 10h55

Photothèque du GONm

Mise en place d’un fond photographique pour le GONm

Nous proposons de mettre en place un fond photographique à destination des collaborateurs du GONm, dans le but d'accompagner les publications.

Il est suggéré une solution très simple et légère (un simple répertoire) indépendant de tout outil informatique afin de préserver la pérennité du système aussi bien sur le plan technique que sur le plan humain. Les outils de catalogage connus à base de mots clés et de collections ne seront pas utilisés. Le classement se fera plutôt à l’aide d’un plan de nommage des fichiers et des répertoires basés sur des mots clés facilitant la recherche.

Chaque photographe recevra de la part du GONm une « Convention de cession des droits des photographies à l’usage du Groupe ornithologique normand » à signer. Celle-ci précisera entre-autre que l’auteur atteste détenir les droits d’auteur définis par le code de la propriété intellectuelle des images concernées et accepte de les céder à titre gratuit et non exclusif au GONm. La reproduction, la représentation, l’utilisation et la diffusion de ces images ne donnant pas lieu au versement de droits.
En dehors de l’utilisation dans ce cadre, les images transmises ne seront pas utilisées par le GONm sans l’accord préalable de l’auteur. Tout usage des photographies par le GONm donnera lieu à la mention systématique du nom de l’auteur ou à minima le GONm.

Le plan de nommage, relativement simple est le suivant : nom de l’espèce pour le répertoire et nom du fichier contenant le nom de l’espèce, la date, le lieu[1] de prise de vue et le nom de l’auteur. Il n’y a pas d’exigence pour les données Exif[2] et IPTC[3].
L’image fournie devra être la mieux définie possible. Le responsable de publication pourra les alléger selon le besoin.

Exemple :
Nom du répertoire : BuseVariable
Nom du fichier : BuseVariable_20240710_MaraisDeLa-Taute_Jean-MarcJansen
(Mettre une majuscule en début de chaque nom.)

Cette photothèque du GONm est à présent opérationnelle !

Pour envoyer vos images, c'est à l'adresse suivante : phototheque@gonm.org (et en copie à secretariat@gonm.org),
en utilisant, si besoin, le service de transfert de fichiers de votre choix (swisstransfer.com, wetransfer.com, dropbox, GoogleDrive, etc...)
Important : le document ci-après décrit la nomenclature et l'engagement réciproque du photographe et du GONm : Mode-Operatoire_Phototheque-GONm.pdf

D’avance merci aux photographes qui accepteront d’enrichir cette photothèque.


Jean-Marc Jansen

Note(s)

  1. ^ Le lieu peut ne pas être précisé si sa connaissance met potentiellement l’espèce en danger.
  2. ^ EXIF (Exchangeable Image file Format) : correspond à un ensemble d’informations contenues dans les fichiers images issus du boitier. (Date, heure, boitier utilisé, focale utilisée, temps de pose, diaphragme, ISO, mode de prise de vue…)
  3. ^ IPTC (International Press Telecommunications Council): En prolongement des données Exif, l’auteur peut rajouter des informations complémentaires (Lieu de prise de vue, Nom, adresse, site Web perso…). Ces données sont normalisées.

01/11/2023 14h26

Grand Comptage des Oiseaux de Jardin - Bilan 2023

Grand Comptage des Oiseaux de Jardin 2023 : un record historique !


Les 28 et 29 janvier 2023, 5116 normands ont scruté 3884 jardins, cours d’écoles et autres espaces publics (dont 1399 enregistrés par la LPO). Il s’agit d’un record de participation depuis la création de cette enquête par le Groupe Ornithologique Normand, en 2004 !


Cet engouement (1492 communes participantes) permet au Calvados de rester en tête des 5 départements normands avec 1579 participants pour 1127 comptages. La Manche (2ème avec 1236 participants pour 920 comptages), la Seine-Maritime (3ème avec 1046 participants pour 842 comptages) complètent ce podium régional. L’Eure (679 participants pour 568 comptages) et l’Orne (576 participants pour 427 comptages) parachèvent cette performance normande.

Ce superbe résultat a notamment été rendu possible grâce à la 4ème édition du réseau animateurs "Initiation au Grand Comptage des Oiseaux de Jardin", composé de salariés et de bénévoles du GONm, ainsi que de nombreux partenaires soutenant l'opération : l'Association Faune Flore de l'Orne, l'Association Clos Masure aux Quatre Saisons, l'Association Naturellement Reuilly, l'Association Plein Phare, l'Atlas de la biodiversité communale d'Amfreville, Bénouville Environnement, la Commune de Colleville-Montgomery, le CPIE du Cotentin, le CPIE Vallée de l'Orne, le CPN L'Appel Buissonnier, la Direction Interdépartementale des Routes Nord-Ouest, le Dôme - Relai d'science, l'Elan Nature, les Amis des Marais de la Dives, le Parc Emmanuel Liais, RADIS, le Bocage Perché et Lisieux Agglo.

60 animations ont été organisées sur toute la Normandie, réunissant un total de plus de 400 ornithologues en herbe. Pour rappel, l'objectif de ces rencontres est d'apprendre à identifier les oiseaux communs et de se familiariser avec le protocole du comptage.


Lors de ce week-end de comptage, 89 espèces ont été observées dans les jardins normands (39 proposées via le formulaire en ligne et 50 ajoutées par les participants).


Les trois espèces les plus fréquentes en 2023 :

Le Rougegorge familier, indétrônable (observé dans 85,5% des jardins normands), reste en tête pour la quatrième année consécutive, suivi du Merle noir (80,4%) et de la Mésange charbonnière (77%), qui reprend la troisième place au Moineau domestique, passé quatrième (76,2%).


Les trois espèces les plus abondantes en 2023 :

Depuis 2004, la première place reste l’apanage du Moineau domestique (avec une moyenne de 6,9 individus par jardin), suivi de la Mésange bleue (2,9) et du Pinson des arbres (2,7).

Comme en 2022, aucun afflux d’espèces nordiques n’a été noté cet hiver (à l’instar de la Mésange noire en 2010, présente dans 11,9% des jardins, contre 5,5% en 2023 ; du Gros-bec casse-noyaux en 2018, présent dans 10,7% des jardins, contre 1,7% en 2023 ou du Pinson du Nord, présent dans 8% des jardins, contre 3,2 % des jardins en 2023).

 

Un grand merci à Hugo Leclerc pour la coordination du réseau animateurs ; à Quentin Lesouef pour sa participation à la saisie des formulaires papier et au tri des données ; à Guillaume Debout pour le formulaire en ligne ; à Martin Billard pour l'aide au traitement des données ; aux photographes Pascal Bernardin, William Duvernoy, l'Oeil de Guimouth et Jacques Rivière pour leurs clichés ; à Romain Deschamps pour l'affiche et le dépliant de participation ; à Ninaï Fofana pour les formulaires papiers et les divers envois postaux. Sans oublier les nombreux médias.

Amis observateurs, merci d’être de plus en plus nombreux à participer à cette enquête. Nous espérons vous compter de nouveau à nos côtés pour le 21ème Grand Comptage des Oiseaux de Jardin, les 27 et 28 janvier 2024 !

bilan_GCOJ2023.pdf

 

Dessine-moi un oiseau !

Saviez-vous que le Grand Comptage des Oiseaux de Jardin fêtait ses 20 ans en 2023 ?

Pour marquer l’événement, le GONm vous invite à un concours de dessin.

Objectif ? « Croquer », en noir et blanc ou en couleurs, votre oiseau de jardin favori.

Comment participer ? Il vous suffit de nous faire parvenir vos créations, jusqu’au 29 février 2024,

  • à Groupe Ornithologique Normand, 181 rue d’Auge, 14000 Caen
  • ou scannées à gcoj.gonm@gmail.com

(notez bien vos noms, prénoms et contacts au dos de la feuille ou dans la nomenclature du fichier envoyé par mail. Exemple : nicolas_klatka_nicoklatka@hotmail.fr).

Ensuite ? Toutes les propositions seront partagées via la page Facebook du GONm, dès le 2 mars 2024 et jusqu’au 30 mars 2024.

L’oiseau qui aura obtenu le plus de « likes » par les internautes sera élu mascotte de l’affiche du Grand Comptage des Oiseaux de Jardin 2025.

Écoles, centres d’animations, enfants ou adultes, seul ou en groupe, à vos crayons !

11/10/2023 14h50

Le CORMORAN en ligne !

Les n° de la revue scientifique du Groupe Ornithologique Normand : LE CORMORAN, sont en ligne à cette adresse :
https://www.gonm.org/index.php?post/Le-Cormoran
Vous pouvez les consulter et les télécharger au format PDF*.

Si vous souhaitez rechercher un article, un auteur, une étude, tous les articles sur une espèce, vous pouvez utiliser le fichier qui liste tous les sommaires ici : https://docs.google.com/spreadsheets/d/...

Image

* Tous ces documents sont distribués sous licence CREATIVE COMMONS BY-NC-SA.

16/11/2021 11h16

Grand Comptage des Oiseaux de Jardin - Bilan 2021

Grand Comptage des Oiseaux de Jardin 2021 : la Normandie de nouveau au sommet !

Les 30 et 31 janvier 2021, 4853 normands ont scruté 3566 jardins (dont 824 enregistrés par la LPO). C’est un record régional depuis la création en 2004 de cette enquête, par le Groupe Ornithologique Normand !

Cette superbe mobilisation (1478 communes participantes) a permis au Calvados de rester en tête de tous les départements français avec 1109 comptages. La Manche (2ème avec 882 comptages), la Seine-Maritime (3ème avec 720 comptages) complètent ce podium national ! L’Eure (486 comptages) et l’Orne (369 comptages) ajoutent à cette performance normande.

Résultats qui n’auraient pas été possibles sans la 2ème édition du Réseau animateurs « Initiation au Grand Comptage des Oiseaux de Jardin », constitué de salariés et bénévoles du GONm, ainsi que de nombreux partenaires (les élèves du BTS GPN de Sées, la Communauté d’Agglomération Lisieux Normandie, les CPIE Vallée de l’Orne et Collines Normandes, les associations Faune et Flore de l’Orne, AVRIL, Amis des Marais de la Dives, Naturellement Reuilly, Bocage Perché, Clos Masure aux Quatre Saisons et les Jardins étudiants de Mont-Saint-Aignan).

Ainsi, 44 animations « Initiation au Grand Comptage des Oiseaux de Jardin » (42 en présentiel et 2 en virtuel) ont été organisées sur toute la Normandie, réunissant, malgré le contexte sanitaire, un total de 394 curieux. Objectif : apprendre à identifier les oiseaux communs et permettre de se familiariser avec le protocole du comptage pour le jour J.

Lors de ce week-end de comptage, 80 espèces (39 proposées via le formulaire en ligne et 41 ajoutées par les participants) ont été observées dans les jardins normands.

Les trois espèces les plus fréquentes en 2021 :

Pour la troisième année consécutive le Rouge-gorge familier reste en tête (observé dans 84% des jardins normands), suivi du Merle noir (81,6 %) et du Moineau domestique (77,6 %), qui fait son entrée sur le podium, détrônant la Mésange charbonnière (74,1 %).

Les trois espèces les plus abondantes en 2021 :

Le Moineau domestique arrive en tête comme chaque année (avec une moyenne de 7,4 individus par jardin), suivi de la Mésange bleue (2,2) et du Pinson des arbres (2,1). La Mésange charbonnière arrive, comme pour la fréquence, quatrième (avec une moyenne de 2 individus par jardin).

Comme prévu (suite aux observations de la migration automnale de 2020), il n’y a eu aucun afflux d’espèces nordiques cet hiver (à l’instar de la Mésange noire en 2010, présente dans 11,9% des jardins, contre 5,1% en 2021 ou du Gros-bec casse-noyaux en 2018, présent dans 10,7% des jardins, contre 0,7% en 2021).

Ainsi que noté dans le bilan national, les observations de Verdier d’Europe sont également de moins en moins fréquentes dans les jardins normands : 42% des jardins participants au Grand Comptage régional des Oiseaux de Jardin ont, au moins, observé un Verdier d’Europe en 2016, contre 27% en 2021. Nous vérifierons si cette tendance se confirme.

Une des raisons qui pourrait expliquer le déclin du Verdier d’Europe : la présence de pathogènes sur les mangeoires, dont la trichomonose. Cette maladie touche les fringilles, en particulier le Verdier d’Europe et le Pinson des arbres (Lawson et al. 2018). Apparue récemment en France (Gourlay et al. 2011), elle a donné lieu à des mortalités anormales localisées (Chavatte et al. 2019, ONCFS et al. 2019).

Au Royaume-Uni, ce pathogène a contribué au déclin récent des populations du Verdier d’Europe (Robinson et al. 2010, Lawson et al. 2018).

De fait, les régions françaises où des mortalités anormales de verdiers ont été signalées en 2018 et 2019, avec des cas avérés de trichomonose (Hauts-de-France, Normandie, Bretagne), correspondent aux régions où viennent hiverner des verdiers anglo-saxons.

Un grand merci à Hugo Leclerc pour la coordination du Réseau animateurs ; à Guillaume Debout pour le formulaire en ligne ; aux photographes Pascal Bernardin, William Duvernoy, L’Oeil de Guimouth et Jacques Rivière pour leurs clichés ; à Romain Deschamps pour l’affiche et le dépliant de participation ; à Martin Billard pour l’aide au traitement des données ; à Annie Chêne pour les formulaires papiers et les divers envois postaux et aux nombreux médias pour leur forte couverture de cet événement.

Amis normands, merci pour votre intérêt croissant et votre participation record. Nous espérons vous compter encore plus nombreux à nos côtés pour le 19ème Grand Comptage des Oiseaux de Jardin, les 29 et 30 janvier 2022 !


http://gcoj.gonm.org

A très bientôt,

Nicolas Klatka, coordinateur

04/10/2021 18h09

Week-end de la migration 2021

La Saint-Michel à Carolles. 19ème week-end des oiseaux migrateurs de la Saint-Michel, les 25 et 26 septembre 2021


Un peu de stress a précédé cette 19e édition du week-end de l’oiseau migrateur à Carolles : d’abord, combien de personnes allaient être présentes après l’interruption de 2019, certaines ayant pu oublier notre rendez-vous annuel, ensuite quelle serait la météo alors que le brouillard allait accompagner les personnes qui descendaient du nord du Cotentin.

En fait, rien de tout cela : les ornithos étaient au rendez-vous sur le Cap dès 8h30 et il faisait beau… comme chaque année ! La journée du samedi a été magnifique avec un grand soleil, pas de vent et une mer d’huile.
Plus de 50 personnes ont observé la migration des passereaux migrateurs comme une centaine d’hirondelles de cheminée, 1000 pipits farlouse, chardonnerets, tarins des aulnes, pinsons, moineaux domestiques et 12 becs-croisés des sapins, 1 faucon hobereau, mais aussi 1 busard St Martin et 1 épervier locaux (voir tableau des espèces vues).

Ce passage est habituel fin septembre, le pic des migrations ayant plutôt lieu en octobre. Mais, il nous laisse du temps pour échanger, se reconnaître, et aussi pour scruter la mer qui nous a offert de magnifiques observations de puffins des Baléares, cet oiseau très rare qui, après sa nidification dans les îles sus-nommées, vient « hiverner » le long de la côte ouest du Cotentin, de la baie du Mont Saint-Michel jusqu’à Baubigny au nord du cap de Carteret. Très belles observations de radeaux assez proches d’environ 2 500 individus, entremêlés parfois avec des groupes de macreuses noires.

 

À 11h30, l’apéritif offert par le GONm a pu être installé à l’extérieur dans le terrain de camping proche de la MOM. Plus de 50 personnes ont pu se donner des nouvelles tout en dégustant les délicieuses bouchées et les cakes salés préparées par Fabrice, Bernadette et Claire, accompagnés de cidre et de jus de fruit. S’en est suivi le pique-nique très agréable sous le soleil toujours. La presse a été intéressée par notre manifestation : Ouest-France, La Presse de la Manche et la Gazette.

 

Dans la salle de l’Amitié l’après-midi, Jean-Noël Crocq, grâce à Maryse Fuchs qui nous a mis en relation, nous a présenté une conférence très originale puisqu’il s’est posé et nous a posé la question « l’oiseau est-il musicien ? les musiciens ont-ils évoqué souvent les chants d’oiseaux dans leurs œuvres ? ». Il a ainsi mis en parallèle des chants d’oiseaux comme l’alouette ou le rossignol avec des compositions de Jannequin (XVe siècle), le coucou avec Couperin (musicien du XVIIe), ou encore des œuvres plus contemporaines de Messiaen ou Mâche.  Son matériel de qualité a permis une très bonne écoute et tout le monde a été très attentif et très intéressé.

Pour reprendre le thème de la migration, Gérard Debout a évoqué une vingtaine d’espèces qui passent en Normandie sans y nicher, ni y hiverner, et qui n’y font qu’une halte migratoire avant de continuer leur route. Des cartes ont montré les aires de nidification et celles d’hivernage du pluvier guignard, par exemple, ou encore de la sterne arctique ou du gobemouche noir ; les modalités du passage en France et en Normandie sont bien révélées par les données des observateurs du GONm qui, transmises à la base RSS-BSS du GONm, prennent toute leur signification.
Nous avons eu également une présentation des différents projets qui émailleront l’année 2022 pour marquer le 50e anniversaire du GONm. Plus de 55 personnes ont écouté avec attention les conférenciers et ont pu admirer tout autour de la salle les photographies de Nicole Mallet : plusieurs passereaux, des pics, le martin-pêcheur, le faucon crécerelle et aussi pris sur le vif un écureuil transportant son jeune dans sa gueule, un petit chevreuil tétant sa mère ou encore un blaireau : magnifiques clichés. Nicole a eu l’heureuse idée d’apporter quelques sets de table reprenant ses photos qui ont séduit plusieurs d’entre nous.

Vers 17h un groupe s’est dirigé vers Avranches pour visiter la réserve ornithologique des Prés de l’Orange à la Gohannière. Jean Collette nous y a accueillis et a présenté la gestion présente et à venir de ce terrain de 20 hectares (propriété du GONm) qui retrouve un statut plus naturel sans intrants, une gestion de l’eau plus en accord avec une zone humide et permettant un pâturage bovin.

Dimanche matin, environ 30 observateurs se retrouvèrent sur la falaise où un vent d’ouest a formé des vagues rendant difficiles les observations. Pourtant, en début de matinée à Jullouville, de 1500 à 2000 puffins des Baléares sont passés entre 8h et 8h30, représentant une part très importante de la population mondiale. Nous en avons observé 2 300 en face de Carolles.

Dès 9h, Thierry Grandguillot a installé son matériel de menuiserie à la salle de l’Amitié pour lancer un atelier de fabrication de nichoirs. Tout était prévu, le bois, les matériels de découpe, et 8 personnes ont fabriqué leur nichoir et bien d’autres ont regardé. Ce fut une belle réussite.

Finalement plus de 250 personnes ont participé à ce week-end pleinement réussi. L’an prochain, tout en fêtant le 50e anniversaire du GONm, nous fêterons le 20e anniversaire du week-end de l’oiseau migrateur.


Nous comptons sur vous pour être au rendez-vous les 24 et 25 septembre 2022 !

Un grand merci à Fabrice Cochard et Bernadette Miroudot pour l’organisation, Xavier Corteel, Gérard et Claire Debout, Nicole et Fernand Mallet et bien d’autres pour l’installation et le rangement de la salle de l’Amitié. Merci à la municipalité de nous permettre le bon déroulement de notre programme.  

Un grand merci aussi à Xavier Corteel et Jacques Alamargot pour leur reportage photographique.  

Claire Debout

Tableau des espèces observées samedi 25 et dimanche 26 septembre 2021 sur le Cap de Carolles (50)
Espèce Effectif
Puffin des Baléares 2300
Grèbe huppé 2
Fou de Bassan 1
Grand cormoran 5
Spatule blanche 4
Macreuse noire X 100
Buse variable 1
Épervier d'Europe 1
Faucon pèlerin 1
Faucon hobereau  1
Faucon crécerelle 1
Labbe parasite 1
Goéland argenté +
Mouette rieuse +
Mouette mélanocéphale +
Sterne caugek 30
Pingouins torda  3
Guillemots de Troïl 10
Hirondelle de rivage  1
Hirondelle rustique  130
Pipit des arbres 5
Pipit farlouse  1000 +
Bergeronnette printanière  1
Bergeronnette grise  3
Rougequeue noir  1
Mésange bleue  1
Mésange charbonnière  1
Pinson des arbres  120
Chardonneret  27
Tarin des aulnes  4
Linotte mélodieuse  10
Bec croisé des sapins 12
Moineau domestique  5
Étourneau sansonnet 15
Geai des chênes  2
Corbeau freux  2

16/08/2021 16h21

Bilan enquête WI « bernaches et avocette élégante en hiver » 2020-2021

Bernaches et avocettes hivernant en Normandie : 2020-2021 (45° et 28° éditions)

17/05/2021 20h23

Commandez le Nouvel Atlas des Oiseaux de Normandie !

Vous pouvez commander l'atlas en cliquant sur ce lien :

https://www.helloasso.com/associations/groupe-ornithologique-normand/boutiques/boutique-en-ligne-du-gonm

//CAMPAGNE DE PARRAINAGE TERMINÉE : UN ÉNORME MERCI À TOUS ET À TOUTES !!!//

L'atlas présente les 277 espèces contactées dans notre région, en période de reproduction et en hiver.

Présentation du projet

Suite à l’enquête de terrain réalisée par 172 prospecteurs, entre décembre 2016 et août 2019, le Groupe Ornithologique Normand va publier, en mars 2022, son Nouvel Atlas des Oiseaux de Normandie.

Cet atlas présente les 277 espèces contactées dans notre région, en période de reproduction et en hiver, au cours de la période d'étude.

Les monographies, réalisées par 33 rédacteurs, sont accompagnées par des photographies, des cartes qualitatives et semi-quantitatives. Une synthèse présente également la richesse avifaunistique, les effectifs et les tendances par espèce ainsi que leur statut de conservation.

Ce livre constitue une source d’information indispensable sur la distribution, l'abondance et l'évolution des populations d'oiseaux en Normandie, connaissances indispensables pour assurer leur conservation et celle de leurs habitats : missions de notre association, le GONm.

Le prix public de cet ouvrage d’environ 500 pages est de 45 € (port non compris).

Origine du projet

20 ans après le dernier atlas des oiseaux en hiver et 15 ans après le second atlas des oiseaux nicheurs, le Groupe ornithologique normand a le projet de publier en mars 2022 son Nouvel atlas des oiseaux de Normandie suite à l’enquête qu’il a réalisée entre décembre 2016 et août 2019.

À quoi servira l'argent collecté ?

Cet atlas est le fruit de l'investissement des adhérents bénévoles du GONm et de la participation de quelques salariés du GONm, sur leur temps de travail. 

Pour payer l’impression et la distribution de cet atlas, il nous faut solliciter des collectivités, des administrations et agences en évaluant le montant de cet investissement. Nous avons estimé que plus de 26.000 heures de prospection ont été réalisées et que le  total de déplacements a été de l’ordre de 237.000 km.  

Le coût global estimé de 2.320.000 € correspond au bénévolat valorisé présenté ci-dessus, aux salaires des salariés impliqués dans la confection des cartes, les recherches d’aides financières, mais également ceux des techniciens mis à contribution au-delà de leurs tâches habituelles, l'édition et la distribution de l'atlas, l'exposition.  Les entreprises suivantes ont d’ores et déjà accepté de nous aider : Toshiba, UNICEM.

 

Commandez l'atlas en suivant ce lien :

https://www.helloasso.com/associations/groupe-ornithologique-normand/boutiques/boutique-en-ligne-du-gonm

 

Notre équipe

Notre association a pour principales missions l'étude et la protection des oiseaux et de leurs milieux sur les 5 départements de la région Normandie.

Nous menons également des actions de sensibilisation et d'information vers le grand-public via les animations, les stages et l'édition de livres scientifiques ou de vulgarisation.

Le GONm est une association :

  • reconnue d'utilité publique
  • agréée au titre de la protection de l'environnement
  • agréée comme association éducative complémentaire de l'enseignement public

09/06/2020 17h39

SRA LIMI 2018 - 2020

La Stratégie Régionale d’Action en faveur des limicoles nicheurs des plages de Normandie (SRA LIMI) fait suite aux précédents programmes régionaux d’action (2010-2012 puis 2014-2016) en faveur du gravelot à collier interrompu. Suite aux conclusions du rapport de Berthe (2017) et à la demande de nos partenaires techniques et financiers, les actions de cette stratégie ce sont étendues aux autres espèces nicheuses de nos plages normandes :

La stratégie régionale d’actions comprend trois axes de travail :

Axe 1 : Études visant à l’amélioration des connaissances des espèces

Action 1 : Recensement des populations nicheuses

Chaque année, les observateurs effectuent les recensements des couples nicheurs des hauts de plage normands de gravelot à collier interrompu, grand gravelot, petit gravelot et huîtrier pie, grâce à deux comptages organisés en mai et en juin (généralement durant les premières semaines de chaque mois).
A chaque comptage, les observateurs doivent parcourir lentement le haut de plage, de pré-férence tôt le matin, soleil dans le dos. Si plusieurs observateurs parcourent simultanément le même linéaire, chacun doit se mettre à une distance de 15 mètres de l’autre, le premier en haut de la laisse de mer, le second en bas, etc. Sont comptés et localisés le nombre de couples, de mâles seuls, de femelles seules.

Les résultats, en bref :

En 2018, ont été recensé

  • 184 et 231 couples de gravelot à collier interrompu
  • 9 couples de petit gravelot (ne correspond pas la population nicheuse normande)
  • 261 couples d’huîtrier-pie, dont 227 à Chausey
  • 21-23 couples de grand gravelot

En 2019, ont été recensés

  • 188-244 couples de gravelot à collier interrompu
  • 11-12 couples de petit gravelot (ne correspond pas la population nicheuse normande)
  • 244-268 couples d’huîtrier pie, dont 217-236 à Chausey
  • 32-45 couples de grand gravelot


Action 2 : Évaluation du succès de la reproduction

Il s’agit de repérer les nids (prospection) et d’y revenir au mieux tous les trois jours, afin de suivre l’évolution et le devenir des pontes. Un nid est considéré en réussite lorsque le nid ar-rive à l’éclosion. Le nombre d’œufs, de poussins, de jeunes à l’envol ainsi que les causes éventuelles d’échec sont renseignés au cours du suivi, autant que faire ce peu car il est difficile de suivre des poussins nidifuges.

Les résultats, en bref :

En 2018, 207 nids de gravelot à collier interrompu ont été recensés. Sur les 178 nids suivis en devenir connu, le gravelot à collier interrompu a produit :

  • 2,6 œufs par nid
  • 0,4 poussins par nid
  • 0,2 jeunes à l’envol/nid

Les estimations du taux de réussite varient de 13 % à 42 % selon les secteurs, le Bessin et l’Estuaire de l’Orne étant les secteurs les plus favorables à la réussite des nids cette année.

En 2019, 330 nids de gravelot à collier interrompu ont été recensés contre environ 200 en moyenne depuis 2014. Sur ces nids trouvés, 306 ont été suivis et le devenir connu (succès ou échec) pour 299 d’entre eux. Parmi ces 299 nids, l’espèce a produit :

  • 2,7 œufs par nid
  • 0,6 poussins par nid
  • 0,4 jeunes à l’envol/nid

Le taux de réussite est estimé à 26 %, il varie de 21 % à 70 % selon les secteurs, le Bessin et le Nord des havres étant les secteurs les plus favorables à la réussite des nids cette année. Le taux de réussite des nichées est le plus important des six dernières années, ce qui a permis l’envol d’un minimum de 119 jeunes soit plus du double de ces dernières années (moyenne de 55 jeunes par an depuis 2014). Ces chiffres illustrent la réussite exceptionnelle de cette saison de reproduction, la meilleure depuis 2014.
Cette réussite est due entre autres aux conditions environnementales très favorables cette année ainsi qu’aux efforts de protection des membres du Groupe ornithologique normand.

 

Action 3 : Mise en évidence des facteurs d’échec de la reproduction

Sur la base des observations qui ont pu être réalisées au cours des dernières année, entre 40 et 50 % des causes d’échec de la reproduction reste inconnue. Afin de lever le voile sur cet inconnu, le GONm a proposé de mettre en place des Trophycam sur une partie des nids suivis.

Les résultats, en bref :

Sur 32 caméras, installées en 2019 sur 23 ont permis d’indiquer avec précision le de-venir du nid. Parmi ceux-ci

  • 7 nids sont en succès
  • 16 en échec dont 12 par prédation

Le renard roux a pu être filmé une fois, les 11 autres échecs par prédation étant dus à la corneille, largement sous-estimée comme facteur de prédation (75 % des échecs identifiés par caméras). A ceci s’ajoutent les observations réalisées sur le terrain qui montrent la présence d’individus spécialisés sur chaque secteur suivi (côte Est, baie d’Orne, Nord et Sud des havres).
Plusieurs comportements ont pu être observés : la corneille semble perturbée par la présence de la caméra et vient plusieurs fois sans voir de nid avant de finalement pré-dater la ponte. Un autre comportement a pu être noté sur la côte Est et les secteurs Nord et Sud des havres : parfois, la corneille observe l’observateur et, dès son départ du nid, se dirige directement sur le nid, ignorant les comportements d’alerte des adultes nicheurs.


Action 4 : Évaluation des paramètres démographiques par le baguage

Un programme personnel de baguage coloré, développé sur l’axe 3 du CRBPO du Muséum national d’Histoire naturelle a été déposé en 2007 par James Jean Baptiste.

Figure 1: Étapes du baguage des gravelots à collier interrompu (a : piège utilisé, b : pose des bagues sur l'animal, c : mesures de l’animal, d : contrôle de bague)

Les adultes sont capturés à l’aide d’une nasse posée sur le nid. Celui-ci doit avoir au moins 10 jours d’incubation afin de ne pas perturber la nidification. Ils sont marqués de trois bagues : une métallique posée au tibia droit, une colorée (jaune, blanc, vert, rouge) au tarse droit, et une bague blanche numérique au tibia gauche. Les poussins sont, quant à eux, capturés à la main environ 7 jours après leur éclosion. A cette occasion, une simple bague métal leur est posée. Ils seront équipés d’une combinaison de bagues couleur lors d’une éventuelle seconde capture quelques jours avant l’envol.

Les informations sur l’âge, le sexe, la longueur de l’aile, la longueur du tarse et la masse de l’oiseau sont recueillies (Jean Baptiste, 2010).

Depuis 2015, une base de données en ligne, Banding Tracking : http://banding-tracking.carmain.org/ a été créée pour permettre aux observateurs de saisir directement leur lecture de bagues dans la base de données et obtenir ainsi directement le CV de l’oiseau.

Les résultats, en bref :

Au total, 1 065 individus ont été bagués depuis 2007 dont 35 oiseaux en 2019, 2 femelles, 1 mâle et 32 poussins. 9 532 lectures de bagues ont été effectuées par 176 observateurs entre 2007 et 2019.
Les trois populations principales d’oiseaux baguées sont situées sur les secteurs Est Coten-tin, Val de Saire et Estuaire de l’Orne. Parmi les individus bagués adultes, les femelles sont majoritaires par rapport aux mâles, 231 femelles contre 154 mâles

Au total, 9 532 contrôles de ces 1065 individus bagués ont été effectués majoritairement en Normandie mais également ailleurs en France et dans le monde.


Action 4 : Phénologie des rassemblements postnuptiaux

Sur les secteurs correspondant aux secteurs de reproduction, des comptages concertés à marée haute et pour un coefficient de marée autour de 60 ont été organisés à date fixe (+- 1j), toutes les deux semaines entre les mois de juillet et d’octobre.
Lors du comptage, les observateurs doivent parcourir lentement le haut de plage, de préfé-rence le soleil dans le dos. Si plusieurs observateurs parcourent simultanément le même li-néaire, chacun doit se mettre à une distance de 15 mètres de l’autre, le premier en haut de la laisse de mer, le second en bas, etc. Sur chaque commune concernée sont comptés le nombre d’oiseaux, le nombre d’oiseaux bagués, et si possible le nombre de mâles, de femelles et de juvéniles.

Les résultats, en bref :

L’estuaire de Seine, le Bessin, le Nord-Ouest Cotentin et la baie du Mont Saint-Michel n’accueillent peu voire pas d’individus. Lorsque les rassemblements sont notés, les communes concernées sont Saint-Pair-sur-Mer – Dragey-Tonthon/Genêt pour la baie du Mont Saint-Michel et de Graye-sur-Mer pour le Bessin (maximum d’une dizaine d’individus généralement lors des premiers comptages). Le Nord Cotentin a pu accueillir jusqu’à 26 individus fin juillet 2018 et 13 en août 2019.
Les secteurs rassemblant le plus grand nombre d’oiseaux sont celui de la côte Est (Saint-Marcouf, Fontenay-sur-Mer, Saint-Germain-de-Varreville et dans une moindre mesure, Mor-salines) et de la baie d’Orne. Pour ce dernier, le principal rassemblement est observé sur la commune de Merville-Franceville-Plage.
Selon les années, le secteur de la côte des havres a regroupé de 160 à 260 oiseaux environ. Les rassemblements se sont constitués sur 6 communes : Anneville/Gouville, Blainville/La Poulette, Montmartin-sur-Mer, Pointe d’Agon (2019), Bricqueville-sur-Mer (2019), Bréville-sur-Mer (2019), Saint-George-de-la-Rivière/Portbail (2018), Saint-Rémy-Les-Landes/Surville et Saint-Germain-sur-Ay. Sur ce secteur, contrairement à l’an 2018, très peu de déplacements de groupes ont été observés même si des échanges inter-sites ont eu lieu en 2019. Sur ce sec-teur, on note un départ soudain des groupes quand, sur les autres secteurs, le départ semble se faire plus progressivement.

Axe 2 : Actions de communication et de protection des sites de reproduction

Action 1 : Mise en place de systèmes de protection

La fréquentation humaine des hauts de plages (promeneurs, pêcheurs, activités sportives...) est à l’origine d’un grand nombre de destruction de nids et peut anéantir la reproduction de cette espèce sur certaines plages. De plus, les engins motorisés (tracteurs, quads) et les ani-maux en liberté sont également responsables de l’échec de couvées.

Pour limiter l’impact de l’Homme, le GONm met en place des enclos pour protéger les nids, merci de les respecter !
Vous souhaitez savoir quelles plages sont concernées par la présence du gravelot ?

Consultez la carte ci-dessous ou cliquez là !

 

Enclos à la pointe d’Agon

Enclos à Courseulles-sur-mer

Ces enclos sont autorisés par les services administratifs concernés.

 

Le bilan, en bref :

Depuis le 1er PRAGCI, de nombreux enclos ont été placés sur des sites stratégiques. Ces actions de protections sont réitérées chaque année. Le but étant de limiter les risques d’écrasement et de dérangement par les usagers (chiens, promeneurs, véhicules).

Les analyses réalisées en 2017 ont montré l’importance de ces systèmes de protection pour favoriser la réussite de la nidification de ces espèces. C’est pourquoi, le GONm préconise et renouvellera les actions de protection qu’il a mises en place depuis 2010.

 

Action 2 : Information et sensibilisation aux enjeux liés au gravelot

La réussite de la protection des limicoles nicheurs des plages passe par la prise en compte de ses enjeux par tous. C’est pourquoi le GONm s’est donné pour mission de sensibiliser le public sur la protection du gravelot à collier interrompu mais également de manière plus glo-bale sur la gestion et la préservation du littoral à travers :

  • des animations auprès des scolaires

→ vous souhaitez qu’un animateur intervienne dans votre établissement ? Vous pouvez contacter le GONm par téléphone au 02 31 43 52 56 ou par mail à secretariat@gonm.org

  • des animations auprès du grand public

→ pour avoir accès au calendrier des animations, cliquez ici !

  • l’utilisation des médias web et presse

→ nous mettons à jour régulièrement cette page internet consacrée au projet
→ vous pouvez également suivre nos actualités sur notre compte facebook !
→ nous apparaissons régulièrement dans différents presse : France bleu Normandie, Ouest France, la Manche libre, la Presse de la Manche.

  • l’affichage sur les plages et diffusion de supports de communication

→ le GONm a édité de nouvelles cartes postales et stickers, n’hésitez pas à nous en demander !

 → des panneaux informatifs sont mis en place aux entrées des plages ou aux extrémités des enclos, merci de respecter les consignes !

  • des interventions auprès des associations, clubs, etc.

Nettoyage de plage : merci de ne pas nettoyer les plages où sont présents les gravelots entre avril et août. Pour plus d’information, vous pouvez vous diriger vers les associations dédiées :
→ pour le Calvados : www.rivagepropre.com
→ pour la Manche : www.cpiecotentin.com ou encore www.associationavril.org

Les travaux d’aménagements : sur les plages où le gravelot peut être présent, les travaux d’aménagements  (ré-ensablement, consolidation de digue, etc.) doivent obligatoirement être conduits entre le 30 août et le 15 avril. Une dérogation peut être accordée s’il s’avère que l’espèce n’est pas présente, après expertise du GONm.

La circulation des animaux, des personnes et des véhicules : la promenade des chiens sur les plages en été est interdite sur la plupart des plages ! La divagation des chiens empêche les gravelots de nicher (dérangement, prédation…). La circulation des véhicules à moteurs sur l’estran est autorisée uniquement aux cales d’accès à l’eau.
D’une manière générale, il faut éviter de circuler sur le sable sec que ce soit en voiture ou à pied, car c’est là où l’oiseau fait son nid.

Associations et clubs sportifs et de loisir : les pratiques sportives et de loisirs sur les plages doivent être effectuées dans le respect de la sensibilité du gravelot. Le GONm se tient à la disposition de toute personne organisant des évènements pour répondre à ses interrogations.

 

 

Axe 3 : Animation et administration du projet

Ce projet est animé et coordonné par le Groupe ornithologique normand grâce à ses salariés et bénévoles.

La coordination du projet est assurée par Eva Potet, présente au local du GONm, et joignable par téléphone au 02 31 43 52 56, ou par mail à eva.potet@gonm.org.

La réalisation des actions est assurée par des salariés permanents et saisonniers :

  • James Jean-Baptiste (Calvados) : 02 61 53 65 01 ou james.jb@gonm.org
  • Régis Purenne (Côte Est et Nord Cotentin) : 02 14 14 43 83 ou regis.purenne@gonm.org
  • Fabrice Cochard (Baie du Mont Saint-Michel) : 02 33 49 65 88 ou fabrice.cochard@gonm.org
  • Maxime Spagnol (Côte Ouest Cotentin) : saisonnier
  • Delphine Bréus (Côte Est Cotentin) : saisonnière

Les bilans d’activité annuels du projet sont disponibles en téléchargement :

 

Nous remercions nos partenaires financiers pour leur soutien :

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