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Le havre de la Vanlée

Le havre de la Vanlée ? Un des bijoux de la côte ouest du département de la Manche : ce site magnifique situé au niveau de Bréhal a, par chance, eté miraculeusement préservé et la main de l'homme n'y a, heureusement, mis du beton et de l'asphalte qu'en quantite supportable. II a eté longtemps menacé mais, grace a l'action des associations, et celle du GONm en particulier, il est maintenant géré par le conservatoire du littoral ce qui ne veut pas dire bien sur que notre extrême vigilance doive se relâcher.

Le havre de la Vanlée pendant la trève printanière et estivale

Si vous avez beaucoup de temps et de bonnes jambes, arrêtez-vous au parking qui est dans le prolongement de la route submersible , sinon allez jusqu'au parking des bergeries. Dirigez-vous alors vers le "Bout du Monde" en marchant sur la dune. Les nombreux traquets motteux manifesteront certainement leur mauvaise humeur quand ils vous verront traverser leur territoire mais n'en tenez pas compte ! Continuez votre chemin car, outre le plaisir de marcher au milieu d'un magnifique massif dunaire (surpâturé ? oui, mais bon !), vous aurez peut-être le bonheur de faire une heureuse rencontre : un hobereau posé près de sa proie, une huppe sur le toit d'une bergerie, une bondrée ou un busard en migration, etc. ! Et qui sait, si vous avez de la chance, peut-être pourrez-vous approcher à une quinzaine de mètres d'une petite bande de pluviers guignards (aller pendant la 1ère quinzaine de mai et retour fin août) ?

Quand vous serez au Bout du Monde, observez sur la plage les limicoles de passage, grands gravelots, pluviers argentés, tournepierres, courlis corlieux, etc.

Au retour revenez donc par l'herbu vous y surprendrez les pipits, bergeronnettes printanieres, les alouettes des champs et tous les autres passereaux fréquentant ces milieux. Vous serez peut-être survolés par une bande de limicoles dérangés par le passage d'un busard des roseaux en vadrouille, ou par quelques courlis qui rejoindront la plage pendant que vous observerez àla lunette les quasi inévitables hérons cendrés, tadornes et aigrettes garzettes. Mais ce dont je suis sûr c'est que vous regarderez à vos pieds et profiterez de votre passage dans ce milieu exceptionnel pour étudier la flore de l'herbu et des vases salées !

Le havre de la Vanlée, quand y sévissent les sorciers du vide qui d'un coup de tromblon magique vous transforment un milieu peuplé d'oiseaux en un quasi-désert !

Faites le même parcours qu'en eté : choisissez de marcher sur la dune, en front de mer comme disent les promoteurs, à une heure la plus proche possible de celle de la marée haute : nul doute que les sanderlings, grands gravelots, huîtriers, barges rousses, pluviers argentés viendront en bandes fêter votre venue et que les plongeons, les tordas, les macreuses noires, les harles huppés et les grèbes n'auront pas l'impolitesse de plonger tant que vous serez présents !

Quand vous arriverez au Bout du monde faites bien attention car des bruants des neiges ou, qui sait, des alouettes hausse-col seront là à attendre votre passage. Au retour, traversez donc les herbus, je sais, les nombreux ruds vous obligeront à faire quelques détours mais, que diable, ne rechignez pas à la besogne si vous voulez observer d'assez près les harles huppés qui pêchent en compagnie d'un ou deux grèbes huppés et de quelques aigrettes qui s'activent sur le rivage sous la surveillance des hérons cendrés qui montent une garde vigilante ! Et puis, si vous faites partie de la tribu des Bonnes Oreilles du GONm, méfiez-vous car parmi les cris des passereaux communs qui s'envoleront à votre approche, vous reconnaitrez peut-être celui du bruant lapon ! Alors, si, après cette belle balade, vous rentrez à votre voiture après avoir vu un hibou des marais , alors vous aurez eu de la chance, vous serez à la fin octobre et vous aurez certainement pu observer une petite partie des oiseaux qui passent a Carolles !

Ah j'oubliais : si vous voulez voir des canards ou d'autres oiseaux gibier ne venez pas a la Vanlée les épouvantails porteurs de fusils sont très efficaces ; seuls quelques temeraires courlis cendrés s'aventurent en ce lieu maudit pour les oiseaux tuables !

Mais attendez ! Attendez ! Ne partez pas tout de suite ! Vous ne croyez tout de même pas que je vais vous " lâcher comme ça ", vous laisser explorer le havre en toute liberté ! Non ! Non ! Non ! Pas du tout ! Avant de vous laisser partir, il me faut prendre ma grosse voix et me montrer très autoritaire : " tous les endroits où nichent les gravelots à collier interrompu vous seront strictement interdits de la mi-mars a la fin juillet :

  1. côté mer la zone comprise entre la plus récente laisse de mer et le pied de la dune.
  2. côté havre : au Bout du Monde , à l'est de l'ancienne route le reste de dune et la plage qui l'entoure.
  3. côté havre toujours, juste après le parking des bergeries, les deux zones à lavande de mer qui sont délimitées par des pieux.

Respectez scrupuleusement ces interdictions ! Observez à la lunette... Et ayez une petite pensée pour Olivier Dubourg qui, chaque jour de printemps, passait tout son temps libre à surveiller ses nids de gravelot et à les proteger des hommes et des corneilles. Olivier qui, sur la dune, sabrait le champagne pour feter la première éclosion de l'année.

Alors bonne promenade et... souvenez vous que si ce site magnifique est maintenant préservé et géré par le conservatoire du littoral, c'est grâce au travail de naturalistes bénévoles comme Olivier et comme vous tous bien entendu !